La formidable mobilisation du peuple tunisien ces dernières semaines vient de chasser du pouvoir le président Ben Ali. Le suicide de Mohamed Bouazizi en décembre a été l’étincelle qui a déclenché la révolte de la jeunesse, parce qu’il symbolisait la situation de milliers de jeunes tunisiens sans emplois. La corruption, l’inégale répartition des richesses (les 20 % les plus riches accaparent 47% des richesses), les plans ultra-libéraux imposés par le FMI, les conséquences de la crise économique ont jeté des milliers de jeunes dans la précarité et le chômage. L’exigence de liberté démocratique contre la dictature a rapidement émergé parmi les revendications.
Malgré la répression policière, les dizaines de manifestants tués et le discours lénifiant de Ben Ali, la population tunisienne a continué de manifester à Tunis et dans les grandes villes, obligeant l’ancien président à fuir le pays.
Le départ de Ben Ali, première victoire du peuple tunisien, ne marque pas la fin de la mobilisation. L’état d’urgence mis en place par Ben Ali avant son départ, le couvre-feu à Tunis sont autant de signes qui montrent que la lutte pour le pouvoir va s’exacerber.
Le gouvernement français, qui a soutenu jusqu’au bout le président tunisien, a proposé, par la voix de la ministre Alliot Marie, son aide pour « régler les situations précaires », se rangeant ainsi clairement du côté de la répression.
Face à l’attitude de notre gouvernement, nous devons marquer notre solidarité avec toux ceux et celles qui, partout dans le monde, se battent pour leurs droits, et soutenir le peuple tunisien dans sa lutte pour une révolution démocratique.