Se saisir syndicalement de la problématique et construire un mouvement large de refus de la guerre.

par Blandine Turki

Poutine dehors

Le 24 février au petit matin Vladimir Poutine donne l’ordre à ses armées d’envahir l’Ukraine, déclenchant et assumant une guerre dont l’immense majorité des peuples russes et ukrainiens ne voulaient pas. Poutine enivré par son propre pouvoir, gouverne seul grâce à un climat de terreur entretenu. Il a clairement fait monter la pression. Puis il a rendu délibérément toute désescalade impossible, en produisant des discours de guerre, en appelant à la dénazification de l’Ukraine, en reconnaissant l’indépendance des Républiques séparatistes dans leurs frontières administratives, signifiant la mort définitive du processus de Minsk. Il rencontre pour l’heure une double résistance qu’il n’avait pas anticipée. En Ukraine la résistance héroïque de la société civile qui lutte pour préserver sa souveraineté et ses libertés, et la résistance militaire du gouvernement ukrainien. En Russie celles des citoyen.nes et des militant.es de la société civile qui manifestent courageusement contre la guerre, malgré une répression de plus en plus féroce. Elle retarde sa volonté d’écraser Kiev, comme il l’a fait auparavant à Grozny. Cette double résistance joue un rôle fondamental pour la construction d’une issue à la crise internationale très grave que nous traversons.

Prendre notre part pour la paix

Face à une situation évoluant au jour le jour, les communiqués publiés rapidement par des syndicats et par notre fédération la FSU, permettent de situer le syndicalisme dans son camp historique : la paix et la solidarité internationaliste. Des manifestations se sont déroulées avec une participation plus ou moins massive selon les villes en soutien au peuple Ukrainien, dénonçant la guerre et prônant la paix. Notre histoire syndicale est aussi celle du soutien aux peuples en lutte pour la défense de leurs droits et libertés face à l’oppression ou l’agression. Au-delà des déclarations, du soutien, de la participation aux rassemblements, notre responsabilité syndicale est de construire activement un mouvement très large, nationalement et localement, par l’impulsion de collectifs, de construire les résistances ici, pour peser sur ce qui se passe là-bas, et pas seulement de s’adosser aux différentes mobilisations. Le rôle du syndicat à l’international n’est pas uniquement la coopération, voir l’humanitaire. La question de la solidarité internationale et donc du syndicalisme à l’international, sa tâche internationaliste historique, c’est d’abord d’empêcher que des personnes ne meurent sous les bombes des impérialistes. La question de l’armement nucléaire dont il faut demander la disparition doit aussi être posée.

Solidarité internationale

Notre syndicat, doit investir de larges collectifs et être à l’initiative de grandes manifestations pour la paix en Ukraine et doit appeler toute la population à y participer.
L’Ukraine a besoin d’un soutien urgent et l’espoir réside dans la résistance du peuple ukrainien, il nous faut peser sur les décisions des gouvernements en matière de sanctions pour qu’elles soient les plus justes. Ces manifestations doivent aussi exiger le soutien, financier et logistique afin de rétablir le déséquilibre actuel entre l’agressé et son agresseur sans illusion sur la motivation réelle des dirigeant.es qui n’a jamais été l’émancipation des peuples mais la défense de leurs intérêts propres.
La paix est le seul chemin possible mais pour le retrouver il faut aussi que la Russie trouve, elle, le chemin de la liberté. L’espoir réside dans l’aspiration au changement des peuples de la Russie et de Biélorussie. Nous devons montrer notre soutien aux opposant.es russes à la guerre par de larges mobilisations dans le monde.
La paix dans le monde est menacée, nous devons stopper, arrêter l’agresseur par des effets conjoints. Peuples du monde, unissons-nous pour dire non à l’invasion en Ukraine par Poutine, affirmons notre soutien et notre solidarité à la double résistance russe et ukrainienne à la guerre.