40 jours… la durée de la mobilisation contre le projet de réforme des retraites est d’ores et déjà historique, elle est désormais le plus long conflit social depuis mai 68. Cette réussite est à mettre au crédit d’un front syndical uni qui, depuis la première journée de grève du 5 décembre, est rassemblé autour du retrait du projet Macron et agit en commun en direction des salarié-es pour les informer, les mobiliser et les fédérer.
Ce bras de fer avec le gouvernement sur la question des retraites témoigne surtout de la force du syndicalisme de transformation sociale qui trouve large écoute sur la période pour avancer sur ses orientations, comme sur ses analyses et ses revendications. La bataille de l’opinion est d’ores et déjà gagnée, tout comme la conviction qu’un autre projet est possible, tournant le dos à la casse des conquis sociaux et des solidarités que promeut le libéralisme. En remettant le salariat au cœur des débats et en réaffirmant le droit pour toutes et tous à une retraite de haut niveau, en se battant pour un autre partage des richesses, en rejetant l’amplification des inégalités sociales, c’est sur le refus de tout compromis que l’intersyndicale bâtit la mobilisation. Sur le mode de la rupture d’avec Macron et son monde.
Sans surprise, c’est ce compromis que viennent d’accepter la CFDT et l’UNSA, creusant encore davantage le fossé avec le syndicalisme d’accompagnement responsable, prompt à signer « au plus bas » et « au plus vite », quitte à foncer tête baissée dans un jeu de dupes habilement orchestré. Ce désaccord d’orientation n’est certes pas nouveau. Il renforce même ici la légitimité de nos revendications auprès des salarié-es dans l’action depuis des semaines.
C’est donc tout le syndicalisme de lutte et de transformation sociale qui devrait tirer bénéfice de ce bras de fer, à condition de ne pas faiblir, ni renoncer. L’implication unitaire dans les actions, la construction de la mobilisation dans la durée, la recherche de son amplification et de sa généralisation pour gagner et faire reculer les mesures anti sociales redonnent confiance dans l’action collective et trouvent le soutien des salarié-es et de la population.
C’est dans l’action que se construisent les liens les plus importants pour l’avenir. Avec les autres organisations syndicales, au niveau local comme national, dans la construction des actions, la rédaction des communiqués de presse communs, les intersyndicales, les prises de parole… Mais aussi avec les salarié-es, au niveau de la Fonction publique, comme de l’interpro… Car ce commun doit aussi servir à préparer l’après.
Pour contrer les attaques du libéralisme dont Macron est le chantre, il faut aujourd’hui avancer à construire ensemble un cadre pérenne d’unité du syndicalisme de transformation sociale. Le SNUipp doit peser pour que la FSU reprenne l’initiative d’engager largement le débat, à tout niveau, avec la CGT et Solidaires et de continuer à produire du commun. Réflexions, analyses, revendications, actions… nous avons tout à gagner à avancer ensemble !