Par Pierre Caminade
La période législative que nous venons de vivre cet été a clairement ancré le deuxième quinquennat d’E Macron dans les régressions sociales : remise en cause des 35 heures en monétisant les jours de RTT, défiscalisation accrue des heures supplémentaires, revalorisations encouragées par des primes aux dépends du traitement brut, augmentation de la valeur du point d’indice (3,5%) et pensions (4%) inférieure à l’inflation (6,1 % en juillet 2022). Tout cela s’accompagnant du refus de taxer les méga profits des multinationales, notamment de l’énergie et des transports. Les choix politiques favorisant l’enrichissement d’une minorité nous conduisent dans le mur. Les questions sociales et salariales sont donc au cœur de cette rentrée et il est de notre responsabilité d’y répondre.
Les grèves massives et populaires au Royaume-Uni montrent l’exaspération des travailleur·euses qui se voient toujours plus pauvres quand les riches le sont toujours plus. Pour les grévistes, la revendication première est la hausse des salaires pour pouvoir vivre décemment au regard d’une conjoncture d’inflation galopante, d’une augmentation de la pauvreté et de la précarité. Toujours au Royaume-Uni, un mouvement annonçant refuser de payer les factures énergétiques en septembre regroupe plusieurs milliers de personnes ; cette désobéissance civile outre-manche est à prendre en considération.
Cette situation de crise généralisée incombe au capitalisme, au néolibéralisme à l’œuvre partout dans le monde. Elle génère des crises sociales et écologiques, des tensions géopolitiques, la montée de l’extrême droite (89 député·es RN à l’Assemblée nationale, Orban en Hongrie, et peut-être bientôt en Italie), des reculs sur les droits des femmes, des migrations sans précédent avec son cortège de drames sur les côtes européennes et à nos frontières.
Notre syndicalisme de transformation sociale est bousculé par cette situation et se doit de prendre ses responsabilités pour travailler à des alternatives économiques, sociales, écologiques, politiques. Le néolibéralisme ne reculera que si on l’y contraint… C’est pourquoi, au sein de la FSU, le SNUipp doit peser pour que nous impulsions des mobilisations et que nous nous emparions de celles à venir.
Nous devons participer et construire la journée d’action du 29 septembre sur les salaires, pensions et minima sociaux proposée par la CGT, rejointe par Solidaires. Un appel franc à la grève permettra d’ouvrir un chapitre de mobilisations interprofessionnelles.
Le SNUipp doit mandater la FSU pour qu’elle réponde favorablement à la proposition de la NUPES d’une marche contre la vie chère le 16 octobre. La FSU doit travailler avec la CGT, Solidaires et dans Plus Jamais Ça, à l’élargissement de cette initiative aux urgences écologiques et sociales pour rassembler plus largement et à son inscription dans le calendrier de mobilisations de cette rentrée sociale.
Nos collègues ne nous reprocheront pas de nous engager, mais face à l’actualité que nous subissons, notre absence serait une erreur, particulièrement dans une période d’élections professionnelles. À nous d’investir ces mobilisations pour faire entendre nos revendications de justice sociale, de transition écologique, de renforcement des droits des travailleur·euses.