intervention d’Émilie Moreau secrétaire nationale au titre de l’école émancipée
Si néolibéralisme et extrême droite s’affichent comme étant en opposition, la réalité est bien différente car la présence de l’un nourrit l’autre et inversement.
En effet, la médiatisation de l’extrême droite durant la campagne et sa présence au second tour des présidentielles a participé de l’élection de Macron qui a de nouveau bénéficié d’une forme de barrage anti-fasciste.
Et Macron, président des riches, avec sa politique de casse des solidarités et des services publics, a alimenté sentiment de déclassement social, colères, voire rejet viscéral qui font le lit de l’extrême droite parti supposé antisystème.
Ce cercle vicieux a permis le maintien au pouvoir du néolibéralisme et la progression de l’extrême droite. Heureusement un troisième bloc pouvant rompre ce duo mortifère est apparu.
Notre rôle syndical est de combattre ces deux dangers pour casser ce cercle vicieux afin de recréer l’espoir d’une société plus juste et plus solidaire. Pour cela, nous avons deux leviers d’actions, salaires et retraite, qui relèvent de la même problématique, la répartition des richesses.
Après plus de 10 ans de quasi gel de la valeur du point d’indice, son augmentation est une première nécessité pour l’ensemble de la Fonction publique. Le SNUipp-FSU a été à l’initiative du travail de conviction de la profession et du grand public sur le déclassement salarial des enseignant·es et l’insuffisance des salaires des AESH, il nous faut poursuivre et intensifier nos actions. Les salarié·es du privé ne peuvent pas non plus rester sur la touche et doivent bénéficier de l’augmentation du SMIC et de leur rémunération.
Au vu de l’inflation, de l’augmentation des dividendes versées ces dernières années et de l’augmentation indécente de la fortune des plus riches il est temps de limiter les écarts de rémunérations entre les plus faibles et les plus hauts revenus et aller enfin vers une société plus juste.
Pour que la retraite soit réellement le 3ème temps de la vie dont chacun·e doit pouvoir jouir, deux éléments sont indispensables, une pension d’un montant suffisant et une santé non dégradée. Fort·es de la mobilisation et de la dynamique que nous avons su créer contre la réforme retraite n° 1 de Macron, nous sommes d’ores et déjà engagé·es contre la probable réforme n°2.
Il faudra affiner les contours de notre campagne quand nous aurons des éléments concrets mais certains axes sont déjà connus. Il s’agit de la question de l’âge légal de départ pour mieux prendre en compte l’espérance de vie en bonne santé et de celle du financement tant pour assurer la pérennité de notre système que pour aller vers une amélioration des droits à pension.
Salaires et retraites sont des batailles essentielles à mener pour stopper Macron et ses réformes destructrices, pour stopper l’extrême droite et sa volonté de diviser la société sur fond de racisme, et surtout pour redonner confiance en l’action collective et montrer que la mobilisation paie.
C’est dès maintenant qu’il faut préparer ces mobilisations avec des outils d’informations, de conviction, et la construction des grèves à venir.