- Intervention de Pierre Caminade au Conseil national de la FSU-SNUIPP, novembre 2022
Le gouvernement continue dans sa volonté d’accélérer les méfaits des politiques libérales pour les salarié·es, avec comme point d’orgue l’unique option de faire travailler les salarié·es plus longtemps pour permettre les politiques sociales.
La réforme des retraites est un marqueur de ces choix politiques car elle prend le contre-pied total de toute logique de redistribution des richesses.
Elle est peut-être moins visible pour le moment mais aussi centrale que la bagarre pour les salaires, sujet pour lequel Macron et N’Diaye ont comme marqueur le travailler plus pour gagner plus ou pour perdre moins avec le « pacte enseignant ». Il va falloir le combattre et la FSU pour cela va construire la grève la plus unitaire possible en prenant ses responsabilités.
La mobilisation sur les retraites est tout aussi nécessaire, nous en sommes toutes et tous convaincu·es.
Le Président de la République et le gouvernement persistent dans leur projet idéologique de vider de sa substance notre système de retraites, avec toujours les mêmes objectifs : saboter les solidarités, baisser les dépenses publiques et les pensions, renforcer les systèmes de capitalisation. Comme l’a clairement développé Mickaël Zemmour lors du CDFN de septembre (vidéo disponible que le site internet de la FSU) tout est fait pour que l’opinion soit affolée par les dépenses présumées insoutenables des caisses de retraites, sans que jamais la question de l’augmentation de leurs ressources ne soit posée dans le débat public. Salaire, emploi, taux de cotisations ou encore suppression des exonérations sociales des entreprises sont des leviers à actionner.
Parmi nos responsabilités d’organisation syndicale, la première est de travailler dans le cadre le plus unitaire possible.
Une deuxième responsabilité est d’augmenter le rapport de conflictualité avec le pouvoir en place. Nous avons su le faire en décembre 2019, alors que la majorité politique était pourtant plus solide qu’aujourd’hui. De plus, une large majorité du salariat est opposée à une telle réforme. C’est un point d’appui pour construire une mobilisation forte.
Au sein de l’interpro, en nous appuyant sur les textes unitaires, nous devons donc porter explicitement l’annonce dès ce mois de novembre d’une journée de grève en janvier et l’obtenir dans un arc syndical le plus unitaire possible à cette date. Nous pouvons nous appuyer sur des revendications fédératrices comme l’opposition au report de l’âge légal de départ et à l’augmentation des durées de cotisation. Si l’unité n’est pas totale dès maintenant, ne soyons pas à la remorque d’une organisation syndicale quelle qu’elle soit, soyons moteurs des mobilisations. Ce calendrier anticipé nous permettra à la fois de démonter point par point les arguments d’une telle réforme, et d’être force de propositions pour un système plus juste et plus solidaire, pour une amélioration des droits.
Le SNUipp-FSU a donc avec la FSU du pain sur la planche, la bagarre sur les salaires dans notre secteur, et dans un cadre interprofessionnel, celle sur les retraites.
Car c’est en posant les choses que nous allons pouvoir alimenter les personnels avec une pétition large, des formations, des meetings, des publications…
Il va falloir faire entendre que rien n’est inéluctable et que les fanfaronnades de Macron ne sont que le signe de sa faiblesse.
Faisons apparaitre le SNUipp et la FSU dans l’action, dans l’unité et la revendication, renforçons-les dans cette séquence au cœur de la campagne électorale.