La question de la crise du syndicalisme et des « vocations » syndicales est prégnante dans nos débats de Congrès et est un enjeu essentiel de l’avenir du syndicalisme et de sa capacité à se renouveler, autant dans ses actions que dans ses pratiques militantes.
Le débat est difficile à mener, autant nous percevons le besoin de prendre à bras le corps cette question, autant nous ne pouvons pour autant bouleverser le syndicat en changeant tous ses militant-e-s élu-es les plus investi-e-s…
Est-ce à dire que nous devons sans cesse remettre à demain des décisions dont le syndicalisme et le SNES en ce qui nous concerne seront tributaires dans quelques années ?
Comment dès lors poursuivre dès aujourd’hui ce débat en entérinant dès le congrès de Clermont des propositions concrètes ?
Comment faire pour que la prise de responsabilités dans le syndicat se passe dans des conditions favorables, et qu’un maximum d’adhérents, de militants, puisse exercer des fonctions de direction dans le syndicat ?
Il n’y a et n’ y aura pas de solution miracle mais pour nous donner les moyens de mettre en œuvre cette volonté d’investir le plus grand nombre de camarades dans les instances de notre syndicat, il nous faut préparer les plus jeunes d’entre nous à cette prise de fonctions, et préparer les plus anciens à partir, en ayant formé la relève. Ce qui veut dire que nous devons poser la question ( et y répondre bien sûr ) de la pertinence d’une limitation des mandats pour les exécutifs pour arriver à atteindre notre objectif. Les mandats du SNES sont de deux ans ( période entre chaque Congrès ) ; limiter à trois mandats consécutifs permettrait à chaque secrétaire départemental, académique, national-e d’exercer pendant six ans ses fonctions ( un pour voir, un pour faire, un pour former ). La continuité dans le travail et la représentation ne serait pas rompue et cette exigence permettrait de mettre en place dans deux ans cette nouvelle disposition. La difficulté de concrétiser cette rotation fait que nous devons nous donner les moyens de son fonctionnement effectif pour l’après congrès de 2009.
Mais il nous restera dans l’intervalle à travailler sur la représentation qu’ont les nouvelles générations du travail syndical (trop de contraintes, en terme de temps et d’investissement) et d’impulser de nouvelles pratiques. Pourquoi pas systématiser les co-secrétariats, répartir plus équitablement les décharges syndicales pour éviter au maximum les inégalités en termes de temps. Les dégradations des conditions d’exercice de nos métiers pèsent également sur la capacité de chacun à s’investir dans le travail syndical. Il nous faut intégrer le fait que militer aujourd’hui ne peut plus être un sacerdoce si nous voulons réussir le défi du renouvellement des équipes militantes.
Ingrid Darroman, Ecole Emancipée.