Le mouvement social contre le projet gouvernemental de réforme des retraites a été exceptionnel par son ampleur, sa durée et inédit dans son expression, ses formes de lutte : journées nationales, manifestations, grèves reconductibles, occupations, blocages, intersyndicales, interpros, comités de mobilisation…
S’il n’a pas obtenu le retrait de cette contre-réforme, il a fortement mis en cause le pouvoir. Après 1995 et 2003, il atteste que les salariés n’entendent pas que soit disloqué le modèle social issu de la Résistance ! Il témoigne d’un potentiel d’indignation et d’une disponibilité au combat qui ne demande qu’à s’activer de nouveau pour faire obstacle à la prochaine attaque… Laquelle est d’ores et déjà annoncée : à travers le dossier de la « dépendance », le transfert au privé d’une part de la Sécurité sociale ! Nous y reviendrons… Le présent dossier aborde quelques aspects de ce mouvement.- Il commence par une de ses suites passée presque inaperçue : la négociation entamée entre syndicats et patronat sur les complémentaires retraite.
- Il se poursuit par le récit en page 11, comme si vous y étiez, de ce qui s’est joué lors des réunions de l’intersyndicale nationale.
- Page 12, Sophie Béroud analyse la portée de ce mouvement, l’irruption des salariés du privé.
- Pages 14 et 15, la parole est donnée à Baptiste Talbot pour la CGT et à Didier Bourgoin de la FSU qui font le point sur la mobilisation dans les collectivités territoriales.
- Pages 16 et 17, on se rend à Marseille, haut lieu du mouvement, et au Havre où les secrétaires des deux UL, CGT et CFDT, donnent une interview croisée qui témoigne de la force de l’unité et de l’interpro.
- Olivier Petit nous donne le point de vue d’un cheminot CGT de Sotteville-lès-Rouen page 18.
- L’Union syndicale Solidaires a sorti un 8 pages de bilan de ce « mouvement social exceptionnel » dont la conclusion aborde des questions de stratégie syndicale. Il en est rendu compte en page 19.