En 1989, la mobilisation du second degré aboutissait entre autres à ce que la direction du SNES qualifiait comme une victoire : la création de la Hors-Classe. Aujourd’hui où en sommes nous ? La question des traitements en fin de carrière se pose avec une acuité de plus en plus grande. Avec l’augmentation du nombre d’annuités et le système de la décote, beaucoup s’inquiètent des conditions dans lesquelles ils, et souvent surtout, elles vont pouvoir partir à la retraite. De nombreux collègues intégrés par le décret 89 sont loin d’avoir atteint le 11ème échelon. La Hors Classe, dans sa définition même était destinée à une minorité distinguée en grande partie par son mérite. Très rapidement il y a eu des promotions imposées par les recteurs ; les collègues qui refusaient l’inspection se voyaient barrés de cette promotion. Ces caractères se sont largement accentués : la promotion ne se fait plus seulement au mérite (diplômes, concours, vitesse d’évolution de la carrière et ancienneté dans l’échelon) elle est de plus en plus au bon vouloir du recteur, du chef d’établissement, de l’inspecteur. L’aléatoire, l’injustice règnent, entre les académies par la gestion déconcentrée, mais aussi dans une même académie entre les disciplines. A Créteil par exemple il n’y a eu l’an dernier aucun avis exceptionnel de l’inspection des collègues en Histoire et Géographie et moins de 13% des 11ème échelon ont été promus, alors qu’en Lettres Modernes le taux de promotion était presque multiplié par deux avec des avis d’inspection donnés avec beaucoup plus de libéralité. Dans les deux dernières années, pour les certifiés, les CPE et d’ailleurs aussi avec des modalités différentes pour les agrégés, la situation s’est nettement dégradée.
Dans ses conditions défendre la Hors Classe garde-t-il un sens ? Peut-on se contenter de réclamer le droit d’une minorité de partir à la retraite avec un traitement qui – quoique n’atteignant pas les 4100 € de Copé – permette une pension correcte ?
L’Ecole Emancipée a toujours été pour le moins septique sur cette « victoire » de 1989. Malheureusement l’actualité nous donne aujourd’hui nettement raison mais le vers était dans le fruit.
Plus que jamais le SNES doit défendre des revendications unifiantes : rattrapage de carrière pour les ex précaires intégrés, 12ème échelon pour tous en fin de carrière !