Le projet de décret portant sur les carrières et les modalités d’évaluation des enseignant-e-s et CPE est désormais définitif et a été soumis au vote des organisations syndicales le 7 décembre.
Revalorisation ?
Les nouvelles grilles de rémunération constituent une revalorisation, certes, mais très insuffisante. Le début de carrière est ralenti et l’accès à la hors- classe promis à tou-te-s n’est pas garanti explicitement. Un des seuls atouts de ce projet, c’est d’apporter un rythme presque unique à la classe normale (2 ans d’accélération possible contre 10 auparavant).
Des rendez-vous de carrière décisifs ?
Pour voir sa carrière accélérer au 6ème ou au 8ème échelon ou pour accéder à la hors-classe, des rendez-vous de carrière constitueront les moments clés de la nouvelle évaluation. Elle est fondée sur des « compétences » évaluées séparément ou conjointement par l’IPR et le chef d’établissement. Le rendez-vous se fonde sur une inspection en classe, suivie d’un entretien avec l’IPR et le chef d’établissement. A priori, le SNES a obtenu le retrait du bilan professionnel qui consistait en la rédaction d’un rapport d’auto-évaluation en amont des rendez-vous.
En quoi cette réforme constitue un danger ?
La création d’un nouveau grade, la classe exceptionnelle, est l’élément le plus problématique. Nouveau moyen de récompenser les personnels exerçant des missions de cadres intermédiaires et de contrôle, elle renforcera encore le pouvoir des chefs d’établissement. Seul 10% d’un corps aura accès à la classe exceptionnelle.
L’autre élément inquiétant est la mise en place d’une grille de compétences, élément d’évaluation en particulier par les chefs d’établissements, qui fait la part belle à la façon dont les collègues appliquent les réformes et font un enseignement normé. Certains items vagues et subjectifs offrent au chef des moyens de pression inédits.
Résister ensemble
La direction nationale UA du SNES a voté pour ce décret, menaçant de s’opposer aux seuls arrêtés d’application concernant les modalités d’évaluation s’ils s’avéraient trop défavorables. Nous pensons à l’ÉÉ que le SNES n’aurait pas dû voter pour un décret qui crée un nouveau grade renforçant les rapports hiérarchiques et les méthodes managériales. Nous devrions au contraire nous battre encore pour porter le mandat d’un rythme de carrière unique sans obstacle de grade.
Poursuivons le combat contre la mise en place d’un système de néo-management public. Informons nos collègues, n’hésitez pas à nous contacter si vous avez besoin de plus d’informations !