Marguerite Poulain (Montpellier)
Loin de marquer un point d’arrêt à la mobilisation, la publication des textes budgétaires et règlementaires concernant la réforme du collège doit être vue comme une provocation et renforcer la détermination du SNES-FSU à se positionner en faveur d’une action durable et offensive. Notre responsabilité est immense à ce moment décisif pour l’avenir de l’École publique, de ses personnels et de leurs métiers.
La grève massive du 1er février portait la promesse d’un « printemps des luttes ». Certains et certaines l’ont compris et depuis, les actions sont nombreuses et continuent dans plusieurs établissements, plusieurs académies. Dans le 93 bien sûr, mais aussi ailleurs, avec par exemple des grèves reconduites par des collègues dans l’est parisien, des opérations « collèges déserts » avec le soutien des parents d’élèves en Gironde. Nous devons penser la perspective d’une grève longue dans un cadre fédéral et intersyndical, permettant de construire un rapport de force de haut niveau. Elle doit se décliner sur plusieurs journées et il faut mettre en débat sa reconduction.
Le SNES-FSU doit être à l’initiative dans différents départements pour accélérer le rythme des jours de grève à partir de la semaine prochaine et à la suite de la grève du 2 avril pour l’abandon des mesures choc des savoirs et pour exiger une revalorisation sans contreparties. Il doit coordonner les initiatives locales, départementales, et académiques. Donner corps à la montée en puissance de la mobilisation jusqu’à la manifestation nationale. Cette dernière doit se bâtir dans le temps avec des moyens pour mobiliser largement et rassembler l’ensemble des personnels, parents, lycéens, lycéennes. Pour entrainer largement les collègues, il doit mettre en avant le refus du choc des savoirs et exiger un choc des moyens, en produisant des plans d’urgence chiffrés sur le modèle de ceux réalisés dans le 93 et le 31. Amplifier le mouvement est possible en impliquant les collègues à la base !
Face à un gouvernement qui agit contre les personnels qui font l’École au quotidien et plus largement contre la communauté éducative, il est nécessaire de faire monter la pression en multipliant les actions dans l’unité la plus large. Cette montée en puissance doit permettre de lancer un dernier avertissement en poussant le gouvernement dans ses retranchements pour l’obliger à répondre.