Plus d’un an après le début de la crise du covid, le rapport de la Fondation des femmes nous alerte du risque inédit de régression de l’égalité femmes hommes.
Le 1er confinement, qui aurait pu être l’occasion d’un nouvel équilibre pour le partage des tâches domestiques et éducatives au sein des couples l’a au contraire aggravé.
Cette crise a aussi un impact durable sur l’emploi des femmes. La « 1ère ligne » qui s’est révélée essentiellement féminine n’a pas bénéficié d’augmentation de salaires pourtant nécessaire. Les femmes sont aussi plus touchées par cette crise car plus nombreuses à occuper un métier à temps partiel ou précaire.
De même, l’avis du CESE en date d’avril 2021 confirme aussi ce qu’on savait déjà et souligne que selon les premières enquêtes, la crise sanitaire et les confinements ont provoqué une explosion des violences faites aux femmes, aggravé la charge mentale des femmes et renforcé les inégalités de répartition des tâches ménagères et familiales.
À ces conséquences s’ajoutent des répercussions économiques et sociales d’ampleur : d’après ONU Femmes, l’augmentation prévue du taux de pauvreté des femmes à cause de la pandémie sera de 9% alors qu’était attendue une baisse de 2,7% sans la crise.
Face à cela, E. Macron et son gouvernement, alors que l’égalité femmes hommes a été déclarée grande cause nationale, devraient répondre par une politique publique ambitieuse en débloquant les moyens nécessaires pour résorber les écarts salariaux, revaloriser les métiers à prédominance féminine et lutter efficacement contre toutes les violences faites aux femmes alors que nous déplorons déjà 43 féminicides depuis le 1er janvier.
Et bien non, au contraire !
Nous assistons à une offensive réactionnaire, la vitrine vandalisée du planning familial 44 par des anti-IVG en est un des derniers exemples. Et cette offensive est nourrie par le gouvernement et une partie des assemblées parlementaires qui, par exemple, refusent d’élargir le droit à la PMA, d’allonger les délais de recours à l’IVG ou veulent interdire aux femmes voilées d’accompagner les sorties scolaires.
On peut ajouter à cette liste, l’attaque de Blanquer contre l’écriture inclusive, au prétexte qu’elle serait un obstacle à l’apprentissage de la langue pour tou·tes les élèves. Or, en refusant l’usage du langage égalitaire qui, en rendant leur visibilité aux filles et aux femmes est un vecteur d’égalité, il contribue à dessein au maintien des inégalités. Mais l’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas une priorité inscrite à l’agenda de l’EN puisqu’à ce jour, peu d’académies ont ouvert les discussions sur la déclinaison du plan d’action pour l’égalité professionnelle femmes/hommes alors que l’accord date de 2018 ! Il en est de même de la mise en place du dispositif de signalement des VSS qui devrait l’être depuis mai 2020 et l’est à titre expérimental dans seulement 3 académies. Tout comme l’éducation à l’égalité filles/garçons pour laquelle la mise en place de modules de formation initiale et continue se fait toujours attendre. La FSU devra exiger du ministère un bilan concernant ces formations obligatoires et montrer une fois de plus que la réalité ne correspond pas aux engagements.
Face à cela, la FSU doit continuer son combat, en lien avec les associations féministes et s’inscrire dans la revendication d’un plan de relance féministe permettant d’agir dès maintenant y compris dans l’éducation. La récente victoire des femmes de chambre de l’hôtel Ibis montre la nécessité de mener ces luttes et qu’elles payent.