Marie Haye (SN, Nantes)
Dans la période, l’inquiétude domine :
– inquiétude face au réchauffement climatique. L’aide financière décidée à la COP27 pour les pays les plus pauvres masque l’incapacité des pays occidentaux à s’attaquer aux énergies fossiles.
– inquiétude aussi de la faiblesse de nos salaires face à l’inflation. Faire de la pétition du SNUIPP une initiative commune aux SN éduc de la FSU leur aurait donné une visibilité rentable, en mettant en avant une mesure immédiate et unifiante pour forcer ensuite le gouvernement à mieux se pencher sur les carrières et la valeur du point.
– inquiétudes enfin sur le projet de réforme des retraites. Nos collègues disent qu’ils et elles ne tiendront pas jusqu’à 64 ou 65 ans. Lors du CN du SNUIPP, de nombreuses sections UA ont d’ailleurs voulu prioriser ce combat sur celui des salaires.
Pour l’EE, ces deux dernières urgences sont liées et le SNES-FSU a une forte responsabilité. A ce titre, il est positif que la mobilisation sur les retraites apparaisse dans le relevé de conclusions, ainsi que la nécessité d’articuler la mobilisation salaires avec elle. Mais concrètement, cette articulation reste à construire.
Nous nous apprêtons à nous mandater pour annoncer au plus vite une date de grève le 16 janvier dans l’éducation. A quelques jours des élections pros et des vacances ensuite, aurons-nous le temps de mobiliser vraiment ? Que ferons-nous si les autres organisations de l’intersyndicale ne répondent pas présentes ? Une grève annoncée par la FSU seule et sans articulation avec une possible date retraites en janvier ne risque-t-elle pas d’apparaître comme opportuniste ? En tout cas, c’est dès à présent qu’il faut relancer la pétition EDS, dans le cadre de la campagne élections pros, et pour préparer cette grève.
Que se passera-t-il si cette journée éducation est percutée par le calendrier de l’interpro retraites ? Le projet de réforme sera présenté le 15 décembre avec discussion à l’Assemblée à partir du 15 janvier. Ce sujet va donc revenir au premier plan très rapidement et risque de se concrétiser vite fait mal fait à coup de 49-3 : il faut informer dès maintenant sur les discussions en bilatérales, faire campagne, avec des tribunes, des lettres ouvertes et des communiqués, faire les liens entre salaires, retraites, conditions de travail.
Que ferait-on s’il était décidé une journée de grève retraites le 16 ou le 17 janvier ? Nous saurions sans doute visibiliser les deux revendications par différents temps au cours de la journée. Avec une grève positionnée fin janvier, ce qui est le plus probable, ne courons-nous pas le risque que les collègues « choisissent » entre les deux mobilisations ? Comme Émancipation ou URIS, la question de la grève éducation en janvier nous interpelle : deux grèves, c’est 6,66 % du traitement qui saute, ce qui pèse d’autant plus lourd dans le contexte de l’inflation. Pourquoi différer l’action retraites, mais pas l’action éducation, les négociations salariales devant se concrétiser en février seulement ?
La construction de la grève éducation n’est pas contradictoire avec celle de la mobilisation sur les retraites, pour peu que nous en articulions le calendrier et que nous liions ces deux revendications dans nos campagnes. Cela suppose de se donner le temps de revenir vers l’intersyndicale et l’interpro.