L’Ecole Emancipée propose des modifications statutaires qui permettraient de formaliser dans nos statuts la parité de nos instances.
L’EE fait deux types de propositions : une dans le préambule, plus souple, actant seulement la « favorisation » de la présence des femmes pour « tendre vers une représentation paritaire », l’autre dans les articles des statuts, plus contraignante. Si les débats qui nous animent lors de ce Congrès sont de la même teneur qu’en 2007, c’est la première modification qui pourrait être votée. Si nous pouvons diverger entre nous sur la nécessité d’une règle absolue, nous sommes, à l’écoute des débats et à la lecture des contributions, tous pour favoriser la représentation des femmes dans les instances de notre syndicat.
Au-delà de la réforme des statuts ( mais pourquoi ne pas écrire noir sur blanc notre objectif commun ? ) la question de la parité dans le SNES et de la place des femmes ne saurait être évincée sous prétexte que le SNES n’est pas un si mauvais élève, voire un bon dans quelques académies. Pas question de dire ici que le SNES aujourd’hui « exclut » les femmes.
Demander la parité, c’est vouloir favoriser dans notre organisation les femmes qui sont toujours victimes de discriminations dans notre société. Effectivement, elles assurent plus que les hommes les tâches domestiques et n’ont souvent pas le même temps pour militer. Pas de parité, me direz-vous, pour régler cette oppression spécifique mais du temps, des décharges…
Mais il s’agit ici de rendre confiance aux femmes sur leur capacité à diriger, à décider, à être à un niveau de responsabilité auquel aujourd’hui encore trop peu de femmes accèdent car leur manque de disponibilité ne le leur permet pas. Instaurer la parité, c’est obliger, contraindre, une organisation entière à convaincre ces femmes qu’elles doivent « en être » parce que les statuts rendent leur présence inévitable. Et de fait, leur présence effective permettra d’instaurer de nouvelles règles de fonctionnement collectif, car elles feront nombre : horaires des réunions, rapport au militantisme moins chronophage, …
Il y a de très bons élèves dans le SNES, des académies dans lesquelles ce que nous appelons de nos voeux se fait « naturellement », mais le SNES est multiple dans ses composantes, il lui faut donc des règles nationales… Quant à refuser des femmes parce qu’on a atteint un quota, il ne saurait en être question, la profession étant dans le milieu que nous syndiquons, à majorité féminine.
Ingrid Darroman, Toulouse, Ecole Emancipée.