- intervention de l’école émancipée faite par Céline Sierra au CDFN de la FSU, mai 2024.
Au lendemain de la mobilisation du 25 mai contre le Choc des savoirs, il nous appartient de continuer à faire les liens entre les mesures qui trieront les élèves de la maternelle à l’université pour poursuivre la bataille des idées. L’enjeu est là être de plus en plus nombreuses et nombreux pour ne pas avoir à résister porte fermée mais pour au contraire nous sentir solidaires les unes, les uns, les autres sûres de ce que nous refusons mais aussi de ce que nous voulons. Nous refusons les groupes de niveau mais nous voulons une baisse d’effectifs partout. Nous refusons les évaluations nationales généralisées mais nous voulons de la formation qui nous permettent d’évaluer tout au long des apprentissages. Nous refusons les activités pédagogiques complémentaires, les stages de remise à niveau, les vacances apprenantes, les classes de prépa seconde mais nous voulons suffisamment d’enseignant·es dans toutes les classes et toutes les disciplines. C’est par cette bataille d’opposition que nous sommes convainquant. C’est une bataille de terrain où les équipes militantes n’ont de cesse d’aller au plus près des collègues en information syndicales, en stages, en réunion publiques mais aussi au plus près des familles afin qu’elles entrent dans la lutte à nos côtés. Pour cela, nous devons mettre à plat le répertoire d’actions dont nous disposons et partager ce qui a fonctionné, ce qui fonctionne, ce qui permet aux mobilisations du 93, du 44, du 72 et ailleurs de maintenir un calendrier d’actions tout au long du mois de juin. Le boycott des formations sur la mise en place des groupes de niveau ou lecture de motions ou autres textes collectifs sont des moyens d’actions à déployer partout. Il nous faut mobiliser les outils médiatiques pour opposer notre projet pour la jeunesse à celui du gouvernement. Mais pour cela il nous faut avancer ensemble. Ne pas laisser seul·es, enseignant·es et parents du collège mais aller chercher celles et ceux des écoles et des lycées. Les mois de juin et de septembre seront cruciaux pour que rien ne permette de mettre en œuvre les mesures du Choc des savoirs : pas d’organisation des groupes de niveaux en juin, pas d’évaluations nationales du CP à la seconde en septembre, de d’élèves envoyé·es en prépa seconde. Et pour cela tous les moyens seront bons : vote dans les CA et conseil d’école, motion des enseignant·es et des parents, pas participation aux réunions de liaisons, grèves des enseignant·es, des personnels de vie scolaire, des personnels de direction, journée école / collège morts, … La FSU doit engager l’intersyndicale et la FCPE dans un mouvement d’ampleur de résistance à la hauteur des attaques gouvernementales contre l’école. Tout ce qui se passe à Paris doit se voir à Angoulème ou ailleurs et ce qui se passe à Angoulème ou ailleurs doit se voir à Lille, nos formes d’actions, nos visuels, nos chants doivent devenir viraux. Du matériel commun doit être créé pour que toutes celles et ceux qui vont lutter se voient et se solidarisent. Nous devons partout faire du collectif, ne rien lâcher et ne rien laisser passer car toutes les rentrées ne se valent pas la prochaine devra être marquée par la lutte, la désobéissance et la grève porté par la FSU.