intervention de Laurent Cadreils secrétaire national au titre de l’école émancipée
Depuis le dernier congrès, nous vivons une remise en cause profonde de ce qui a construit le SNUipp-FSU.
Portant un projet pour l’école et la société en défendant la transparence et l’équité ; un syndicalisme faisant de la capacité à agir avec les personnels une priorité.
Or, le Covid, la loi de transformation de la Fonction Publique, le mépris et l’organisation de la casse de l’école par l’éliminé à la chantilly ont fait du mal à notre volonté de collectif en fragilisant le lien qui nous unit aux personnels.
Nous nous sommes projeté·es dans un travail de terrain, de proximité, de maillage et nous avons eu raison. Notre volonté de labourer avec opiniâtreté le terrain et de construire les mobilisations de proximité, de faire naitre les contres pouvoirs dans les espaces directement accessibles aux personnels est juste.
Mais là aussi, notre bel élan s’est heurté au Covid.
Que faire ?
Il va falloir continuer à se bousculer, se questionner mais aussi se rappeler que nous avons quelques points d’appuis sacrément solides.
Nous avons une richesse de fonctionnement interne qui n’est pas qu’un jeu d’écriture lors des CN ou des congrès, c’est cette synthèse chevillée au corps.
Elle nous sert de boussole car notre modèle syndical a vocation à rassembler tous les personnels, à porter un projet de rupture et émancipateur, à construire avec elles et eux les contours d’une autre école et d’une autre société.
Nos professions sont plurielles, les débats la traversent, alors il nous faut organiser la controverse en notre sein et construire le commun, nourri par les débats de tendances.
Des outils internes existent : conférences téléphoniques, CNT, commission alliant équipe nationale et sections départementales. Il va falloir continuer à renforcer ce lien.
Car, c’est lorsque nous avons su les utiliser, que le syndicat a été en bonne forme. Ce n’est pas toujours simple, ça bouscule, comme sur la trésorerie ou le numérique mais cela permet de chuter sur un collectif qui va bien.
Dans la même logique, la grève du 13 a reposée sur notre capacité à travailler et à accélérer en commun, sections départementales et équipe nationale, pour provoquer dès que ce fut possible l’irruption sociale qui aura permis de corneriser définitivement Blanquer.
Il faut aussi regarder les mutations des mouvements sociaux, une partie importante des mobilisations, se fait de façon relativement autonome, autogérée, gazeuse. Les mobilisations climats, féministes, LGBT, antiracistes montrent, s’il en est besoin, que notre syndicalisme doit construire des ponts et les assumer. Le collectif Plus Jamais Ca en est un bel exemple.
C’est ce SNUipp-FSU même en étant conscient·es de ces faiblesses, qui va nous permettre de se tourner vers les élections professionnelles avec un projet fort pour l’école, les personnels, la société et un rapport au militantisme assez unique.