La crise économique, mais aussi écologique, sociale et démocratique, frappe durement les populations. Partout en Europe, dans le cadre des politiques d’austérité, les gouvernements s’attaquent aux services publics, aux salaires et aux retraites. Avec en France, un bilan social terrible : 10 millions de pauvres, plus de 5 millions de chômeuses et chômeurs et une chute historique du pouvoir d’achat pour des millions de salarié-es.
Beaucoup espéraient une rupture avec la politique néolibérale et autoritaire de Sarkozy. Mais le gouvernement Hollande en poursuit globalement les politiques et les projets, aggravant même, aujourd’hui, l’austérité budgétaire et salariale ! La continuité est flagrante aussi en matière de reconduites à la frontière et d’expulsions de camps Roms.
Pour nos retraites, contre l’austérité, construire une riposte d’ampleur
Le projet de réforme des retraites est emblématique de cette politique. La crise est la principale cause du déficit à combler. Malgré un semblant d’habillage social destiné à obtenir l’appui de la CFDT et de l’UNSA, il s’agit de nouveau d’en faire porter le poids sur le dos des salarié-es et des retraité-es. Ils sont les seuls à payer ! L’adhésion des jeunes au système par répartition est fragilisée, ouvrant ainsi franchement la porte aux assurances privées !
C’est à une riposte d’ampleur contre la politique d’austérité et pour une autre répartition des richesses, avec la grève du 10 septembre comme premier rendez-vous de mobilisation, que doit s’atteler sans attendre le syndicalisme de transformation sociale.
Dans l’éducation, la rupture n’est pas là
Pour cette deuxième rentrée de Peillon, les annonces de « priorité au primaire », « de retour de la formation professionnelle », de volonté de « refonder l’école », tant de fois martelées, sont largement contredites par ce qui est mis en place. Et par ce qui ne l’est pas.
Les créations d’emplois ne compenseront pas les suppressions Sarkozy et seront insuffisantes au regard de la hausse des effectifs. Les conditions de travail, fortement dégradées, ne s’amélioreront pas.
La loi d’orientation n’est pas, sur l’essentiel, en rupture avec les dix dernières années et ne porte pas de véritable élan de démocratisation. Pire, ses décrets d’application s’inscrivent dans les fondamentaux des politiques éducatives précédentes : socle, école du socle et territorialisation de l’école. Et les quelques avancées que pourraient constituer le « plus de maîtres que de classes » ou la scolarisation des moins de trois ans sont plombées par les choix budgétaires, actuels et surtout à venir, et relèvent plus de la communication médiatique que d’une réalité vécue dans les écoles.
Le coup de semonce des rythmes scolaires
La grève du 12 février, massive, a affaibli le ministre. Mais il s’en est fallu d’un cheveu que le SNUipp-FSU ne passe nationalement à côté de ce rendez-vous.
Avec de très nombreuses sections départementales, nous avons poussé à la grève parce qu’elle était légitime et correspondait à ce que nous sentions dans les écoles.
En cette rentrée, la « réforme » se met en place dans l’urgence et dans l’impréparation la plus totale. Il nous faut poursuivre la mobilisation pour obtenir un moratoire et la réécriture complète du décret.
Alors, quel syndicalisme ?
Le SNUipp, avec la FSU, est porteur d’un projet ambitieux de transformation de l’école, des services publics et de la société. Ces transformations sont possibles. Les dégâts de la crise les rendent indispensables.
Ne tombons pas dans le panneau des effets d’annonce du pouvoir. Le syndicalisme doit être capable, quel que soit le gouvernement, de porter une analyse indépendante, de construire et de défendre, avec la profession, son projet.
En juin, le congrès de St Malo a poussé pour que le SNUipp-FSU se dote de mandats offensifs que l’École Émancipée a pleinement contribué à construire. Votre vote peut renforcer cette orientation et cette détermination ! Votez École Émancipée !
Les élu-es École Émancipée de l’équipe nationale : Laurent Cadreils, Mylène Denizot, Jérôme Falicon, Claude Gautheron, Gervaise Knoff, Arnaud Malaisé, Adrien Martinez, Vincent Martinez, Christian Navarro, Cécile Ropiteaux