Intervention de Sophie Abraham
A trois mois du 1er tour des élections présidentielles, les débats se polarisent autour des thématiques récurrentes de l’extrême-droite. Les discours de haine et les positions les plus réactionnaires saturent l’espace médiatique fracturant un peu plus une société déjà bien fragilisée par le contexte pandémique. Dans ce contexte réaffirmer avec force nos valeurs antiracistes et solidaires est absolument incontournable.
C’est à une guerre idéologique contre les valeurs antiracistes, féministes et écologiques que nous assistons. Elle n’est pas du seul apanage de l’extrême-droite même si elle représente toujours le danger principal. Si Zemmour, en incarne la forme la plus radicale, s’attaquant tour à tour aux étranger·es, aux femmes, aux handicapé·es, d’autres personnalités politiques y participent activement. Pour détourner l’attention des conséquences délétères des politiques antisociales et inégalitaires, iels déplacent le curseur sur de faux débats et agitent des épouvantails qui n’existent pas. La participation de Blanquer à un colloque contre la chimère du « wokisme » en plein crise sanitaire en est l’illustration.
Au même titre que le combat syndical mené pour l’égalité entre les femmes et les hommes, celui contre toutes les formes de racisme doit être plus visible car c’est bien à un racisme systémique auquel nous sommes confronté·es. Tout comme le patriarcat structure les rapports sociaux inégalitaires entre les femmes et les hommes et fonde les violences qui s’exercent à l’égard de celles-ci, le racisme, ancré lui aussi dans l’organisation de la société, génère et entretient des discriminations qui touchent quotidiennement les personnes racisé·es.
Si la question de construire des mobilisations unitaires larges pour mener le combat pour la défense des droits des femmes ne fait plus débat alors celle de construire un front uni, de tout notre camp social sans exclusive, pour promouvoir des valeurs antiracistes et solidaires est incontournable. C’est bien un combat contre ce système qui reproduit les inégalités de genre, les inégalités en fonction de l’origine des personnes et non un combat sur le seul terrain de la morale que nous avons à mener.
Cela passe par un travail quotidien d’éducation à l’égalité dans nos classes comme par un travail militant d’analyse et de décryptage des discours pour en révéler les dangers. Mais aussi par la construction dans un cadre unitaire large d’initiatives fortes pour y opposer notre vision émancipatrice, solidaire et égalitaire de la société.
Pour engager les résistances nécessaires, le SNUipp et FSU doivent réussir la mobilisation féministe du 8 mars prochain mais aussi mobiliser les personnels en relayant la campagne unitaire « Notre pays s’appelle solidarité » et en construisant dans ce cadre la manifestation nationale à l’occasion de la Journée internationale contre le racisme du 21 mars.