Christian Louédec (Hors de France)
En Grèce, les étudiant·es et les personnels universitaires se mobilisent depuis plus de 2 mois contre le passage en force du gouvernement libéral pour concrétiser une vieille obsession et créer des universités privées, malgré l’article 16 de la constitution qui stipule de manière formelle que l’enseignement supérieur est exclusivement public et gratuit. Face aux diverses attaques de la droite (propagande médiatique contre l’université publique, réformes pour réduire la possibilité d’entrer en fac, conseils d’administrations ouverts aux »personnalités extérieures » à la fac), jeunes et travailleurs·euses mobilisés voient clairement les dangers que créerait l’existence de facs privées :
– attaques accrues contre l’université publique, déjà très gravement touchée par les mesures d’appauvrissement du FMI et de la Commission européenne dans les années 2010, avec fermetures de départements universitaires ou d’antennes établies dans des villes moyennes, ce qui serait catastrophique pour elles
– aggravation de la sélection sociale
– mise en cause du droit aux études
La mobilisation est massive (pendant 2 mois, des dizaines de milliers de manifestant-e-s chaque semaine) diverse (AG, occupations…) et unitaire. Elle est soutenue par les syndicats du primaire et du secondaire (DOE et OLME) et le mouvement cherche à faire le lien avec les autres services publics menacés, comme les chemins de fer (énorme mobilisation pour le 1er anniversaire de la catastrophe de Tèmbi, dans laquelle ont péri de nombreux·euses jeunes). En tant que telle, elle est aussi une bataille de l’opinion, face à la propagande du gouvernement.
Et si la loi illégale a été votée le 8 mars, elle n’a cependant été votée que par le seul parti gouvernemental, fort isolé.
Le SNES-FSU exprime toute sa solidarité avec cette mobilisation qui continue et continuera sous des formes que le mouvement définira, malgré la répression à l’œuvre depuis début janvier. Il condamne ce mauvais coup qui renforce à l’échelle européenne la marchandisation de l’éducation et qui justifie de lutter encore plus fort pour la priorité absolue à donner au seul service public d’éducation, en France, en Grèce comme partout ailleurs.