Parcoursup n’est pas qu’un outil
Nous nous sommes entendus répondre que Parcoursup n’était “qu’un outil”, mais les « outils » sont toujours politiques (on le voit avec le tout numérique) ; il est donc important de considérer la finalité de cet « outil » :
C’est bien Parcoursup qui engendre une spécialisation des élèves dès l’entrée au lycée, qui conduit les élèves et leurs parents à considérer leur formation comme la construction d’un parcours professionnel, où chacun-e est l’entrepreneur de lui-même. La formation scolaire ne vise plus la construction de citoyennes et citoyens doté-e d’une culture générale solide quelle que soit sa filière.
Parcoursup délégitime le bac puisque l’orientation est faite avant l’obtention de l’examen et contribue à l’idée qu’on a plus besoin d’examen; il suffit de voir comment nos élèves cessent de travailler lorsque les vœux Parcoursup ont été validés.
C’est bien un outil mais un outil de tri, opaque, inégalitaire qui renforce les déterminismes socio-culturels.
Un mot d’ordre clair sur les examens
Les deux années de pandémies et la machine à sélectionner qu’est Parcoursup vont laisser des traces durables sur les jeunes et sur nos collègues.
Le SNES pourrait intervenir tactiquement avec un mot d’ordre spécifique à ce contexte et exceptionnel, qui serait le suivant : « laisser les jeunes avoir le bac ! », cela pour faire baisser la pression sur les collègues et les élèves, et nous concentrer sur les apprentissages, notre réflexion, sur ce qui fait culture commune.
Vers un lycée Commun
Dans ce cadre, il est plus qu’urgent de réfléchir, collectivement à un projet pour le lycée, qui ne soit pas juste une critique de ce que fait le ministère.
Alors réfléchissons ensemble à ce qu’il faudrait. Il faudrait un lycée où chaque jeune accède à des savoirs et savoir-faire généraux, technologiques et professionnels. C’est dans cette direction qu’il faut orienter notre réflexion sur le lycée. C’est dans ce sens que l’École Émancipée a déposé un amendement, reprenant, entre autres, les formulations de JP Terrail, pour que le SNES défende un lycée commun mais pluriel et alimente cette réflexion en perspective du congrès de Montpellier, l’année prochaine.