A l’échelle internationale, la multiplication des crises écologique, économique, sociale et démocratique impacte davantage les populations les plus fragiles et en particulier les femmes.
Partout, les politiques libérales et autoritaires conduites dégradent les droits des femmes. Les mouvements réactionnaires et d’extrême-droite sont en embuscade pour faire feu de tout bois et remettre en cause les droits conquis par les luttes féministes.
Dans la période récente, nous avons toutes et tous été particulièrement marqué·es par le processus d’invisibilisation des femmes en Afghanistan par les Talibans puis par le recul du droit à l’avortement aux Etats Unis. Certes ces exemples sont loin de chez nous mais il serait naïf de penser qu’en France et en Europe les droits des femmes se portent très bien.
En France aussi les femmes subissent les effets de ces crises et les orientations libérales gouvernementales les impactent. Dans la sphère du travail où elles sont davantage touchées par le chômage les temps partiels non-choisis et occupent des métiers à forte utilité sociale qui sont en forte tension car sous-payés et peu attractifs. Mais les femmes font aussi face aux inégalités territoriales en matière notamment de droits à la santé et de droits reproductifs (centres IVG supprimés, maternités fermées…). Quant à la lutte contre les violences faites aux femmes déclarée grande cause du quinquennat, à la lumière des statistiques faute d’un budget conséquent, elles ne reculent pas. Pire en 2021, ce sont 122 femmes qui ont péri sous les coups de leurs conjoints ou ex-conjoints (c’est 20 % de plus qu’en 2020).
En contrepoint à ce bilan négatif, dans le monde de nombreuses luttes sont menées par les femmes et débouchent sur des victoires (Argentine, Espagne) ou évitent des reculs. Ces luttes féministes ne sont pas menées de manière isolée, elles visent la fin des deux systèmes qui se nourrissent mutuellement : le capitalisme et son corollaire le patriarcat.
Dans notre lutte pour changer de paradigme, le combat pour la défense des droits des femmes doit être intégré à notre action syndicale au quotidien et à tous les niveaux.
Au delà de notre engagement dans les temps forts qui balisent notre calendrier : 28 septembre pour défendre le droit à l’IVG, le 25 novembre pour l’éradication des violences, le 8 mars pour construire la grève féministe, il nous faut mener un travail au long cours dans nos champs d’intervention pour convaincre nos collègues de s’engager dans un mouvement d’ampleur pour faire reculer les inégalités entre les femmes et les hommes et par là-même l’ensemble des inégalités. Cela peut passer par une campagne de communication régulière. La proportion importante des femmes qui voteront pour nous aux élections doit nous engager à nous adresser à elles de façon plus spécifique et ainsi leur donner à voir notre engagement pour les défendre.
Pour construire un futur écologique, féministe et solidaire, engageons toutes nos forces dès à présent.
Sophie Abraham