_ Si en matière économique, la politique conduite par le gouvernement de F. Hollande s’inscrit, pour l’essentiel, dans la continuité de celle de N. Sarkozy avec l’adoption du traité d’austérité, dans le domaine de l’éducation, on pouvait s’attendre à une forme de rupture. Si rupture il y a, force est de constater qu’elle se limite, pour l’instant, au discours et que sa traduction en actes semble mal engagée.
Ainsi, les modalités de concertation retenues par le gouvernement pour préparer les futures lois dans l’éducation nationale et dans l’enseignement supérieur et la recherche augurent mal de la volonté d’être enfin à l’écoute de la communauté éducative.
Les premières annonces concernant les rythmes scolaires ou la formation des enseignants sont bien loin de pouvoir véritablement changer la donne : réforme a minima sur les rythmes scolaires, renvoyant l’essentiel à une gestion locale, confusion persistante entre master et concours pour la formation des enseignants, sans mise en œuvre de pré-recrutements. Et aucune mesure d’urgence sur l’éducation prioritaire, l’école du socle et la remise en cause de la logique du tri social !
Dans l’enseignement supérieur et la recherche, la situation ne s’annonce pas meilleure puisqu’on peut s’attendre à un simple toilettage de la LRU négocié avec les présidents d’université et à un timide retour à quelques financements récurrents pour les laboratoires, sans pour autant remettre en cause le crédit impôt recherche, si profitable aux grandes entreprises.
Sur la base de ce constat, il est donc temps que la FSU sorte de son rôle d’observateur patient des agitations du gouvernement et enclenche le travail de mobilisation auprès des collègues, d’autant que le gouvernement montre sa faiblesse en cédant à la première pétition d’entrepreneurs dans le vent.