Lorraine Minot (Normandie)
J’interviens aujourd’hui pour la première fois en congrès national pour vous parler d’un sujet qui concerne une personne sur 2 mais reste encore tabou. En témoignent les nombreuses expressions employées pour en parler. Les coquelicots, les anglais qui débarquent, les ragnagnas, avoir ses lunes ou sa semaine ketchup, écraser les tomates, cuisiner ses rougets, avoir sa rue barrée, l’armée rouge est en ville… Toutes ces métaphores pour éviter de prononcer ces mots : avoir ses règles.
Les règles douloureuses ou (attention mot nouveau) dysménorrhées peuvent comme toute atteinte physique avoir un impact sur la qualité de vie des personnes menstruées. On estime que 90% des femmes en âge de procréer souffrent de douleurs menstruelles à un moment de leur vie. En 2022, 53% des femmes salariées déclaraient avoir des règles douloureuses et 65% d’entre elles déclaraient avoir eu des difficultés liées au règles dans leur travail.
Dans un secteur aussi féminisé que le notre, la revendication de l’instauration d’un congé menstruel sans perte de salaire ni avis médical est un pas crucial vers la fin d’une inégalité. C’est également promouvoir une meilleure prise en charge de la santé et du bien être des femmes dans la sphère professionnelle, un pas pour que nous puissions saigner sans rougir.