Audrey Oualid (Créteil)
J’interviens pour le S3 de Créteil sur la nécessité d’instaurer des réunions non-mixtes à tous les niveaux du SNES-FSU, afin de penser la place et le rôle des femmes au sein de notre organisation. J’ai jeté un œil hier soir au bulletin de l’IRHSES qui est dans la pochette des congressistes : en 1972, les réunions non-mixtes masculines n’avaient pas l’air de poser de problèmes. Le but des réunions non-mixtes pour les femmes est d’identifier, à partir de problématiques collectivement vécues ou partagées, les freins et les leviers pour permettre de les déjouer. Cela peut concerner les VSS, agressions sexistes et sexuelles présentes partout dans la société mais aussi la difficulté de cumuler la double journée ou d’imposer sa parole dans un cadre majoritairement masculin, par exemple.
Précisons, pour désamorcer certaines réticences, que les réunions non-mixtes ne sont pas des clubs anti-hommes, un tribunal ou une société secrète. Ce n’est pas un espace contre les hommes mais un espace pour les femmes. La non mixité féminine dans les luttes collectives, n’est pas nouvelle, elles sont même déjà organisées au SNES. Elle constitue une étape dans la construction d’une organisation syndicale, d’une école et d’une société où les discriminations sexistes et la domination patriarcale n’ont pas leur place. Elle repose sur la création d’un espace réservé plutôt qu’excluant et il est important pour nous que cela apparaisse explicitement dans nos mandats. Elle vise à construire un syndicat plus fort mais aussi un fonctionnement plus ouvert, plus inclusif et à construire une égalité plus concrète au service de toutes et tous !
Afin d’aller plus loin encore sur la voie du féminisme, nous déposons un autre amendement à ce paragraphe 61 pour rendre obligatoire la présence d’au moins 50 % de femmes dans l’ensemble des responsabilités des secrétariats départementaux, académiques et nationaux afin de nous appliquer à nous-mêmes les principes que nous défendons face à l’administration.
Saisissons-nous de ces deux outils supplémentaires dans la lutte émancipatrice pour l’égalité (qui n’est pas qu’une affaire de femmes) et la justice sociale portée par le SNES-FSU.