Le 9ème congrès de la fédération se déroule sur fond de climat social revendicatif : la journée unitaire de grève interprofessionnelle et de manifestations à laquelle la FSU appelle le 5 décembre doit être puissante et majoritaire, et s’inscrire dans un processus de mobilisation ascendante.
Le climat social est tendu et c’est logique : avec Macron, la politique libérale, en continuité avec celle du quinquennat précédent, sert les intérêts des plus riches. Pour les autres, « celles et ceux qui ne sont rien » à ses yeux, le gouvernement ne cesse de leur asséner des coups d’une rare brutalité : régression des droits sociaux et des mécanismes de solidarité collective, recul des libertés publiques, dégradation du service public, mise en place d’une société du contrôle, recours systématique à la répression et aux violences à l’égard de toute contestation. Le macronisme favorise de plus en plus l’intérêt privé au détriment de l’intérêt général, opérant ainsi une bascule dans une réalité bien éloignée de ce qu’il restait de notre modèle social. Dans le même temps, des peuples dans le monde (Chili, Liban…) se lèvent massivement contre les effets de la mondialisation capitaliste. C’est la première fois que la révolte essaime ainsi de façon concomitante aux quatre coins du globe, en contribuant à déconstruire les préceptes libéraux. L’année écoulée a vu se dérouler en France une longue séquence sociale occupée principalement par le mouvement des Gilets jaunes. Des mobilisations syndicales ont eu lieu aussi, sans qu’une convergence des luttes ne soit possible, ni vraiment recherchée. La prochaine attaque libérale, la réforme des retraites, touchant toutes les catégories de salarié-es, doit être l’occasion pour le syndicalisme de relever la tête et de se jeter dans la bataille en organisant unitairement l’affrontement face au gouvernement et ses politiques.Seul un mouvement social massif et sur la durée permettra de peser sur les choix politiques à l’oeuvre. Le syndicalisme de transformation sociale, à l’initiative de la grève du 5 décembre, est un atout indéniable pour impulser les luttes. Notre fédération doit y occuper toute sa place.
Avec la suppression du paritarisme, le modèle qui façonnait jusque-là une grande part de notre pratique syndicale va disparaître : le congrès devra répondre à cette situation nouvelle en profilant une FSU continuant à défendre les personnels et refusant de s’engluer dans un pseudo « dialogue social » orchestré aux bénéfices des politiques gouvernementales. Conforter la FSU dans un syndicalisme de luttes, sans confusion possible, et se projeter dans l’avenir en posant des jalons pour avancer vers la nécessaire unification des forces syndicales de lutte pour la transformation sociale : ce sont là des nécessités absolues. La situation politique, économique et sociale est tellement dégradée qu’il y a beaucoup à faire : mener les combats sur le terrain de l’écologie, conforter l’existence du service public, consolider (voire reconquérir) les droits des salarié-es, avec ou sans emploi, lutter contre les discriminations et vers toujours plus d’égalité entre les femmes et les hommes, se battre contre le racisme et permettre un accueil digne des migrant-es… Si l’outil syndical est indispensable, il n’est pas suffisant pour relever ces défis : la fédération doit s’ouvrir sur des cadres plus larges et plus unitaires pour porter et pour imposer ensemble des alternatives au libéralisme. L’alternative à l’extrême-droite se construit au quotidien, elle aussi, en empêchant Macron de se présenter comme seul rempart contre le fascisme, alors que sa politique contribue à la diffusion et au renforcement de ces idées… Lors de ce congrès, ce sont les orientations que porte l’ÉÉ, renforcée par le vote d’orientation : nous avons besoin d’une FSU résolument tournée vers les mobilisations, à distance du prétendu dialogue social, une FSU qui oeuvre aux convergences avec les autres mouvements sociaux, qui s’associe à des cadres unitaires pour mener les batailles sociales et sociétales pour un avenir écologique, égalitaire et solidaire, une FSU qui soit en pointe pour la construction d’un nouvel outil du syndicalisme de lutte. Nous avons besoin d’une fédération démocratique et pluraliste, qui donne toute leur place aux sections départementales, aux tendances, en articulation forte avec les syndicats nationaux : une FSU qui dépasse la simple juxtaposition de ceuxci pour favoriser l’élaboration fédérale de ses positions.L’ÉÉ s’implique à tous les niveaux dans la construction des meilleurs mandats revendicatifs et dans l’activité de la fédération pour qu’elle tienne un rôle de premier plan dans le syndicalisme et dans les luttes. Ce congrès doit travailler à des mandats ambitieux, il conviendra aussi de les faire vivre, pour gagner et pour redonner confiance en la lutte collective.
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