intervention de Pierre Caminade au Conseil National de la FSU-SNUIPP – septembre 2023 –
« En cette rentrée sociale, le pouvoir d’achat et l’augmentation des salaires, des pensions et des minimas sociaux sont toujours les revendications prioritaires pour le monde du travail. » Ainsi s’ouvre le communiqué du 28 août d’une intersyndicale qui reste unie.
Pour nombre d’enseignant·es et encore plus d’AESH, une des principales préoccupations est de joindre les deux bouts. L’inflation se poursuit à un rythme important (5,6 % attendus pour 2023 selon la Banque de France) touchant en particulier les produits de première nécessité. En témoignent les difficultés des Restos du cœur, pris entre l’explosion de la demande de repas et la hausse des coûts. Mais en ce qui nous concerne, il serait vain d’attendre que Bernard Arnault fasse un don ! Cette forme de sous-traitance de l’État social aux initiatives individuelles des plus fortuné·es, médiatisée à outrance, est insupportable tant elle donne à voir le caractère abyssal des inégalités et le refus par quelques-un·es du pacte social républicain.
Cette première mobilisation se nourrit des mêmes attentes que celle pour les retraites : partage des richesses, répartition travail/capital, solidarités… Profitons des discussions budgétaires qui s’ouvrent au parlement pour dénoncer la politique austéritaire et porter des alternatives. Car il revient à l’État de fixer les règles à commencer par :
- des minimas sociaux permettant à toutes et tous de vivre décemment ;
- une taxation des superprofits ;
- un impôt qui contraint les plus gros patrimoines à contribuer à l’action publique à hauteur de leur richesse.
Nous devons exiger un rattrapage de l’inflation, l’indexation du point d’indice et une révision des grilles de l’ensemble des agent·es.
Nous devons exiger des choix budgétaires de nature à résorber les inégalités salariales femmes-hommes.
Nous devons exiger des moyens suffisants pour enclencher des politiques de rupture en matière d’écologie afin de se replacer sur une trajectoire climatique porteuse d’espoir.
Ces exigences nous obligent. C’est pour cela qu’il est essentiel de réussir la journée contre l’austérité, pour l’augmentation des salaires et des pensions et l’égalité femmes-hommes à l’appel de la Confédération Européenne des Syndicats et dans laquelle la FSU s’est déjà engagée.
Notre stratégie syndicale doit permettre d’articuler mobilisations sectorielles et mobilisations interprofessionnelles, comme ce fut le cas ces derniers mois en Angleterre ou en Allemagne. Un appel franc et massif à la grève le 13 octobre est nécessaire pour élever le niveau de conflictualité, condition essentielle pour obtenir des victoires face à ce gouvernement qui est affaibli.
La FSU-SNUipp doit préparer dès maintenant du matériel syndical en direction des équipes militantes et des personnels des écoles : pt d’indice/inflation, précarité et petits salaires, égalité F/H, démontage du caractère historique de notre revalorisation. Nous devons porter en FSU une campagne Fonction publique qui se décline dans tous nos syndicats nationaux. Engageons cette mobilisation, perçue comme essentielle par nos collègues, et créons une dynamique portée, comme pendant les retraites, par l’utilité du syndicalisme. Et ce contexte sera porteur pour notre syndicalisation.