Le projet de réforme des retraites est emblématique des politiques d’austérité menées par le gouvernement. Alors que la crise est la principale cause du déficit à combler avec un chômage de masse et des salaires en berne, il s’agit de nouveau d’en faire porter le poids sur le dos des seuls salarié-es et retraité-es.
La réforme Ayrault se caractérise par une troublante continuité avec les précédents de 2003 et 2010 en obligeant les salariés à cotiser plus et plus longtemps, tout en diminuant les pensions versées, notamment à travers le mécanisme de double peine de la décote qui va s’amplifier.
Elle comporte tout de même deux point originaux. Elle met à contribution les retraités alors que, jusqu’à présent, les différentes réformes des retraites s’étaient toujours gardées de diminuer les pensions. Et le vernis d’équilibre sous lequel elle a été présentée par le premier ministre a volé en éclat rapidement, les entreprises ne payeront rien, au prétexte de ne pas « alourdir le coût du travail ».
Elle illustre le choix libéral de ce gouvernement.
Cette réforme est la dernière illustration de la politique d’austérité mise en place par le gouvernement, qui refuse toute redéfinition du partage des richesses et épouse la doxa d’une politique de l’offre favorisant les entreprises au dépend des salariés. Après le « crédit impôt compétitivité », premier cadeau de 20 milliards, c’est la seconde fois que l’ensemble de la population devra payer pour le patronat à travers une baisse du budget de l’Etat, donc d’une dégradation des services rendus, une hausse de la TVA et une probable hausse de la CSG à venir. Par ailleurs, on est très loin des annonces de réforme fiscale ambitieuse.
Si le gouvernement n’a pas suivi l’intégralité des pistes du rapport Moreau paru fin juin, qui est une boite à outils de régressions sociales, l’annonce rapide de la journée de grève du 10 septembre y a beaucoup plus contribué que la docilité et le suivisme d’une partie des organisations syndicales dites « réformistes ».
Nous devons tout faire pour assurer la réussite de cette journée de grève, bien que sa proximité avec la rentrée complique la participation des enseignants.
Ce que nous avons combattu sous Sarkozy, nous continuons à le combattre avec la même opiniâtreté sous ce gouvernement.
Le 10 septembre doit être le premier rendez-vous de mobilisation d’une riposte d’ampleur contre les politiques d’austérité et pour une autre répartition des richesses.