Changeons la société, pas le climat
Incendies géants en Sibérie et en Amazonie, violence des ouragans et des typhons, fonte massive des glaces, accélération de la disparition des espèces, périodes de canicule, élévation de la moyenne des température, tous les jours, les conséquences de la crise climatique se manifestent dans l’actualité. Les rapports du GIEC se succèdent et confirment des scenarii inquiétants.
Ce n’est pas tant la planète qui est en danger que les formes de vie actuelle qui sont menacées.
Les scientifiques nous alertent depuis des décennies. Et depuis des décennies, les émissions de gazs à effet de serre continuent d’augmenter accélérant ainsi les effets destructeurs. Or, même si le déni recule, la logique du capitalisme dont l’idéologie productiviste est fondée sur un modèle qui présuppose une croissance illimitée, n’est jamais remise en cause par nos dirigeants. Pourtant, les 100 plus grandes compagnies mondiales produisent à elles seules 70% des gaz à effet de serre.
Mais de la pétition « l’affaire du siècle », aux marches pour le climat en passant par le mouvement social des Gilets Jaunes, la conscientisation gagne du terrain : « changeons la société pas le climat ! »
La nécessité d’une plus juste répartition des richesses, est un point de convergence. Les immenses fortunes générées par le système nuisent à la satisfaction des besoins élémentaires. Les choix concernant les modes de vie et de production doivent être interrogés
Une prise de conscience de l’urgence
Une partie de la jeunesse a pris conscience de l’urgence climatique, C’est une des nouvelles voies de sa politisation et de sa conscientisation. Le mouvement syndical doit s’investir largement dans les mobilisations « climat » et travailler son articulation avec la sensibilité croissante de la société à ces questions. D’autant que malgré un engagement qui demeure élevé dans les organisations collectives, les jeunes s’engagent peu syndicalement.
Une des raisons est que les jeunes voient les OS ou les ONG comme des organisations institutionnalisées, bureaucratiques et hiérarchisées ce en quoi elles et ils n’ont pas toujours tort… et éloignées de leurs préoccupations. Nous devons en tenir compte.
Un enjeu syndical
Le ministre de l’Education va à son habitude essayer de surfer médiatiquement sur la tendance sociétale. Il vient, en réponse aux manifestations lycéennes du printemps dernier, de publier une circulaire intitulée « transition écologique – Nouvelle phase de généralisation de l’éducation au développement durable. » dont la principale « révolution » est de nommer un-e éco-délégué-e dans chaque classe de collège et de lycée. Il vient également de charger le CSP de proposer des contenus de programmes complémentaires pour les cycle 2, 3 et 4 ainsi qu’une sensibilisation dès le cycle 1.
Plus que l’introduction des savoirs permettant de comprendre d’où viennent pollution et réchauffement climatique, on risque d’avoir une inculcation des bon gestes renvoyant à une responsabilité individuelle. Or l’éducation au développement durable ne peut être uniquement une éducation aux petits gestes ; elle doit ouvrir, si elle prend au sérieux son objet, à une critique des modes de production et d’organisation des échanges, en confrontant savoirs économiques, géographiques, biologiques, historiques…
De la justice sociale dépendra la justice climatique. C’est pourquoi le combat écologique est un combat éminemment syndical dont nous devons nous emparer pleinement.