Le gouvernement propose une nouvelle carte de formation pour les collègues qui entrent dans le métier, et cela pour répondre en partie à la crise du recrutement. Si certains aspects de leur proposition semble hors sol (repérage dès la seconde des capacités des élèves pour être de potentiel·les enseignant·es), nous ne pouvons pas nous contenter de refuser ce projet sans proposer un projet alternatif car la situation n’est actuellement pas satisfaisante du tout… L’annonce de ce projet doit être l’occasion de porter des revendications pour une formation disciplinaire, didactique et pédagogique solide. Cette question nécessite une réflexion au niveau fédéral. Nous devons nous assurer qu’après le bac +3, nos futur·es collègues soient bien en formation et surtout ne pas être utilisé·e·s comme des moyens d’enseignement. Ils et elles approfondiront leurs compétences. Cette formation aux contenus universitaires, pédagogiques et didactiques exigeants valorisera de fait nos métiers. Et cette haute qualification nous permettra par ailleurs de défendre la nécessaire revalorisation salariale de nos métiers. Évidemment, nous ne sommes pas dupes du manque de moyens, du risque de déclassification si la qualification ne répond plus au master et à l’exclusion des INSPE et des universités. Cependant, cela ne doit pas nous interdire de penser à une alternative. Elle est de toute façon nécessaire si on ne veut pas se « retrouver coincé·es » : nous devons porter notre projet de formation de qualité. Par ailleurs, le concours en L3 signifie une entrée dans le métier plus tôt, ce qui n’est pas négligeable après le passage en force de la réforme des retraites. On ne peut pas complètement l’oublier de notre réflexion.
Rozenn Cros, BN