A lire, à faire lire.
Ouvrage collectif dirigé par Alain Abelhauser, Roland Gori et Marie-Jean Sauret avec la collaboration de Marie-José Del Volgo et Jean-Claude Maleval
« En ce début de XXIe siècle, en Occident, la folie sociale a pris nom : évaluation. »
Le mot essaime partout. Il est à la fois le dispositif et le symptôme d’un mode de contrôle social particulièrement dangereux.
La société occidentale demande maintenant à ceux qu’elle missionne, dans tous les domaines d’activité, de lui rendre des comptes – ce qui paraît très légitime –, mais en faisant de cette exigence un instrument de normalisation généralisée. On sait quel malaise cela génère.
Il ne s’agit en fait pas tant de « rendre compte » que de s’en trouver, par ce biais, asservi.
Les auteurs examinent le processus en cours. La « machine évaluative », alors même qu’elle donne de nombreux signes d’essoufflement, continue pourtant à se développer, et les tentatives effectuées tant pour la dénoncer que pour tenter d’en limiter les effets délétères n’amènent pour l’instant qu’à la renforcer.
[(Les agences d’évaluation, diverses et variées, constituent aujourd’hui la nouvelle manière de donner des ordres et de faire de la politique sans en avoir l’air.)]
Le contrat social de la démocratie est bel et bien entamé, si ce n’est rompu par cette forme de dictature que sont les chiffres : chiffres que l’on présente comme évidents et indiscutables, alors même qu’ils se déduisent de rapports de force sociaux et symboliques.
Il faut réinterroger la notion de « valeur » pour combattre efficacement l’évaluation et refonder le contrat social.
Alain Abelhauser, Roland Gori et Marie-Jean Sauret, sont tous trois psychanalystes, professeurs de psychopathologie à l’université, et membres du collectif l’Appel des appels.
Ils ont notamment participé à la publication de l’ouvrage L’Appel des appels. Pour une insurrection des consciences (Mille et une nuits, 2009).
L’appel des appels : http://www.appeldesappels.org/