Les derniers mois ont confirmé le caractère inéluctable de la crise climatique, avec ses terribles conséquences : destructions massives et plusieurs 10aines de décès dans les Antilles en septembre, plus de 40 millions de déplacé.es (l’équivalent de la population de l’Etat espagnol !) au sein du sous-continent indien suite à des inondations majeures dans la région…et si besoin était de se convaincre que les enjeux sont mondiaux, une tempête tropicale… en Irlande !
C’est dans ce contexte que la COP23 vient de se tenir. Dite technique, cette conférence devait préparer la prochaine. Mais même avec un enjeu si faible elle a déçu, les principaux enjeux de discussions étant repoussés à la prochaine. Cette COP23 témoigne surtout de l’affaiblissement de ce cadre multilatéral et de la fragilité de la lutte pour préserver le climat et pour adapter nos sociétés.
L’arrivée de Trump et sa décision de se retirer de l’accord de Paris est bien entendu une raison de l’affaiblissement de la COP. Mais avant même Trump, dès la COP22, les Etats ont décidé de se défausser sur les acteurs privés et sur le mécénat des grandes multinationales pour assurer le financement nécessaire à l’adaptation. Enfin, la lutte contre le dérèglement climatique souffre des politiques nationales, qui fait que les émissions de GES ont redoublé cette année. Et en l’espèce Emmanuel Macron n’est pas loin de gagner la palme de l’hypocrisie.
Hypocrisie qui consiste à réduire son action à de la communication, à appeler les scientifiques à rejoindre la France pour mener leur recherche, et dans le même temps signer des accords de libre-échange comme le CETA et laisser les universités et la recherche publique sans financements.
_ L’hypocrisie c’est de nommer en mai un ministre de l’écologie incarnant la lutte contre le dérèglement climatique et torpiller en juin au niveau européen les discussions sur l’instauration d’une taxe sur les transactions financières nécessaire à la solidarité internationale et à l’adaptation des sociétés les plus impactées.
L’hypocrisie c’est un 1er ministre qui appelle les fonctionnaires à la rescousse en temps de crise à St Martin, et en même temps mène une politique de suppression de 120 000 postes et de baisse de la dépense publique pour multiplier les cadeaux fiscaux aux ultra riches.
Nous devons, nous, avec d’autres, dénoncer les effets de manches et toutes ces mesures politiques. Rappeler qu’il n’y aura pas de transition écologique qui ne soit pas juste socialement. Il nous faut également rappeler combien la logique de marché révèle toute son horreur à chaque catastrophe (augmentation des prix de l’essence et des billets d’avion en Floride alors que des 100 aines de milliers de personne cherchent à fuir entre autres exemples). Rappeler que pour faire face aux dérèglements climatiques, au contraire ce sont les services publics et la logique non marchande qu’il faut développer.
Il nous faut dépasser à chaque instant, l’idée que luttes climatiques et luttes sociales seraient deux processus distincts.
Il nous faut poursuivre notre travail de mobilisation, à tous les niveaux :
- Suivre l’exemple de la SD 13 qui tente de décliner la campagne emploi climat localement,
- Nous saisir des débats publics, la question de la formation professionnelle par exemple, pour faire avancer nos analyses, et participer aux cadres de convergences avec les mouvements écologistes.
- Enfin approfondir ces questions en interne. Une Formation FSU aura lieu fin Mai et permettra d’approfondir cette articulation nécessaire entre transition écologique, reconversion, emplois et justice sociale.