La séquence qui vient de se dérouler et qui est toujours en cours doit nous interroger. La grève du 14 novembre appelée par une intersyndicale minoritaire et une bonne quarantaine de sections SNUipp-FSU a été du même niveau de celle du 5 décembre appelée par le SNUipp-FSU, syndicat très majoritaire avec la même intersyndicale. Pour rappel, si la plate-forme, le cadre d’appel et … la date ont pu faire de débat lors du dernier CN, aucune voix ne s’était élevée contre un appel à la grève début décembre : un consensus rarement atteint !
A l’évidence, si les collèges ont montré depuis le début de l’année une réelle capacité de mobilisation, ou pour les plus moroses, une colère rentrée, c’est qu’ils se sentent attaqués dans leur professionnalité même. Alors qu’ils attendaient un changement, au moins à la marge par des mesures non couteuses, la mesure phare de Peillon a été cette réforme des rythmes scolaires et péri-scolaires.
Le projet du SNUipp-FSU pour l’école a sans doute besoin d’être révisé, il nous faut sans doute retrouver nos bases. Notre marque de fabrique, c’est changer l’école pour changer la société dans le même temps que nous travaillons à changer la société par notre outil syndical. Changer l’école, c’est aider les enfants des travailleurs et des chômeurs à s’émanciper du poids du travail aliénant leurs parents… c’est permettre à tous, quelle que soit leur place future dans la société d’avoir une formation polyvalente de haut niveau. Pour ça, il faut d’abord changer les contenus, le fonctionnement, la formation, les pratiques, y compris en ouvrant l’école sur la ville, le monde culturel … de l’école.
C’est par rapport à cet objectif que nous devons analyser les réformes gouvernementales sur les rythmes et construire un projet alternatif. Nous y avons travaillé hier.
Aujourd’hui, il faut aller plus loin et mener une véritable campagne pour imposer des rythmes qui permettent à tous les enfants d’apprendre et qui favorisent l’amélioration des conditions de travail des enseignants. En finir avec l’APC, déconnecter le temps de service du temps de classe, raccourcir réellement la journée… Cette nouvelle séquence dans la mobilisation doit commencer par un retour au terrain : construire un contre-rapport sur l’application et la mise en place de la réforme, les sections départementales sont armées pour ça. La séquence pourrait se poursuivre par une action symbolique : quitter le comité de suivi national, et pourquoi pas le jour de la publication de notre contre-rapport au niveau national avec des déclinaisons dans tous les départements (rassemblements, réunions publiques, conférence de presse…), montrerait au ministre et aux collègues notre détermination. Il faudra d’ailleurs aller plus loin que ce contre-rapport en chiffrant les besoins induits par notre projet (plus de maîtres que de classes, réduction des effectifs, scolarisations des moins de trois ans, reconstruction et renforcement des RASED formation initiale et continue…)
Pour finir, il faudra ensuite revenir sur le terrain des luttes plus massives, en organisant au moins une manifestation nationale avec nos partenaires sur notre plate-forme de décembre renforcée par notre campagne.