Ils nous l’ont pourtant tous affirmé, à l’Élysée, au gouvernement, au ministère : le 11 mai le déconfinement scolaire se ferait en donnant la priorité au sanitaire.
Dès le début pourtant, ça partait mal. Le gouvernement décidait de ne pas suivre l’avis du Conseil Scientifique favorable à une reprise en septembre.
Tout dans la situation devrait inviter le gouvernement à la plus grande prudence. De son côté, le 20 avril, le conseil scientifique prenait acte de la décision politique tout en proposant des mesures pour accompagner la réouverture. Le ministère, travaillait de son côté à un protocole.
Une version non finalisée de plus de 60 pages a fuité, mais la réflexion se poursuivait. En toute logique, on pouvait espérer, certes naïvement, que la version finale renforcerait les précautions et les protections. Que nenni !
C’est finalement le contraire notamment sur la question centrale de l’usage des masques. Or, on sait bien désormais que le port systématique et collectif du masque est un outil important de limitation de la diffusion du virus. Tous ces délais de réflexion pour aboutir à du moins disant sanitaire.
Globalement, la faisabilité est à questionner.
Alors que dans d’autres secteurs professionnels, comme à Pôle Emploi, une semaine est prévue pour permettre aux agents de réfléchir à l’organisation de l’espace et du travail avant l’accueil du public, JM Blanquer dans son délire technocratique n’accorde qu’une journée de pré rentrée pour tout régler : les entrées, les sorties, les circulations, les aménagements prévues fonction des présent-es et des absent-es parmi le personnel, la coordination avec les agents des collectivités territoriales, la façon de travailler, l’articulation entre le travail en présentiel et en distanciel etc. Pire il confisque le temps de réflexion laissé aux personnels en favorisant la gestion de la reprise par les seules collectivités qui travaillent dès à présent d’arrache-pied.
Sur un sujet aussi complexe, où le recueil des avis est la moindre des choses, il est également significatif que le 5 mai, Le CHSCTM n’était toujours pas destinataire de ce fameux protocole ! En temps de crise, le non respect du dialogue social et du mépris pour les personnels via leurs représentant-es se poursuit.
Dans ces conditions, la réouverture des écoles et établissements scolaires est prématurée.
Dans la période qu’ouvre le gouvernement, la FSU doit condamner le caractère insuffisant du protocole et précipité de cette réouverture. Elle doit être bien sûr aux côtés des personnels dans leurs résistances locales mais aussi affirmer sa détermination à appeler plus largement à la mobilisation en cas d’autoritarisme ou de prise en compte insuffisante de la sécurité et de la santé des personnels et des élèves. C’est un enjeu majeur pour toute la population.