Beaucoup de collègues sont orphelin·es d’action, les outils de communication c’est positif mais ça trouve clairement ses limites. Il est nécessaire de populariser les grèves locales qui vont se faire jour, de maintenant à début décembre. Lorsque des enquêtes ou des pétitions sont demandées en instance, par éé ou d’autres, c’est rarement suivi d’effet (j’en veux pour exemple ce que nous avions demandé en septembre sur les conditions sanitaires) mais lorsqu’il faut palier un déficit d’action, on invente des sondages, des enquêtes mais Cela ne peut pas être verticalo-descendant. Il faut des campagnes dont tout le monde peut s’emparer.
Tout cela ne vient pas remplacer une véritable action de grève. Si les lycées ont été moins mobilisés, Blanquer ayant désamorcé la situation en amont. Aussi pour les faire revenir dans l’action, il est nécessaire d’avoir des revendications qui les touchent comme l’a développé Agnès. C’est aussi sur le plan salarial que les revendications sont à même d’être entendues comme l’a développé Guilaine.
Le cadre intersyndical est primordial mais morcelé, il nous faut être à l’initiative, un peu en avant du niveau de mobilisation moyen, dont on sait qu’il est hétérogène sur le territoire. Versailles et Créteil montrent une situation en pointe et d’autres en recul mais dans ce cas pourquoi s’aligner sur le moins disant ? Est-on avec celleux qui luttent ou avec celleux qui attendent d’être convaincus pour le faire. Une grève en janvier paraît arriver bien tard, après la bataille sur les conditions sanitaires, après la bataille sur la revalo. Il restera les conditions de passage du bac qui resteront d’une actualité brûlante mais guère plus.
Je vais le dire de manière un peu provocante mais on invente le concept de grève après la défaite. On va dire aux collègues : morflez bien et rendez-vous en janvier. Il nous semble à ÉÉ que ce n’est pas très raisonnable.
En tout état de cause, que nous soyons entendus ou pas, il est nécessaire que dans tous les lieux de travail -quel que soient leur niveau de mobilisation- de permettre aux collègues de s’emparer d’une campagne, de les outiller avec des autocollants « oubliés du ministère » / « les gueux du ministère » et pas seulement pour la grève de janvier, il faut continuer cette ambiance de pourrissement médiatique de Blanquer, qui n’a pas un jour de répit sur sa gestion de la crise. Il faut en effet pas laisser les collègues spectateurs des enjeux qui se jouent entre organisations syndicales et ministère.
Il y a un vrai désir des collègues de se « défouler », d’exprimer un ras-le-bol sous-jacent. Si ce n’est pas nous qui politisons les collègues sur les questions salariales et éducatives brulantes, ce seront d’autres, et pas forcément du bon côté de l’échiquier politico-syndical. Nous constatons l’audience des druides marseillais d’extrême-droite qui est visible chez une minorité de collègues et j’aimerais assez peu la voir se traduire politiquement.