La présentation de la réforme de l’évaluation des personnels liée au PPCR pose problème car elle laisse penser qu’on aurait limité la pression managériale. Il faut donc lever le voile là-dessus et montrer au contraire que cette pression ne pourra que s’aggraver.
On ne s’étendra pas sur l’augmentation du pouvoir des chefs qui peuvent par exemple se prononcer sur nos pratiques dans le cadre des rendez-vous de carrières. Mais en plus de ça, cette intrusion sera complétée par celle de l’IPR dont l’évaluation par compétences va reposer sur des critères qui débordent largement le coeur du métier. Quand on sait en plus que l’accompagnement, présenté dans le texte des rapporteurs comme une avancée en terme de fomation continue, pourra être imposé, il apparaît clairement que ce duo de DRH d’entreprise va constituer une équipe de choc tout à fait complémentaire pour caporaliser les collègues.
Par ailleurs, cette nouvelle modalité d’évaluation avec l’appréciation littérale, outre son caractère arbitraire, entraînera de grandes injustices pour les collègues au 9+2 pour qui les appréciations seront définitives. Le ou la collègue au 10e échelon évalué-e comme « excellent-e » accèdera à la hors-classe avant un-e autre au 11e dont la pratique est supposée « à consolider ».
Peut-on alors se satisfaire d’un tel dispositif ? Evidemment non. Ce dispositif a mûri dans le cerveau de ceux et celles qui confondent l’école et l’entreprise ; ou plutôt qui pensent que l’entreprise et la méritocratie sont l’alpha et l’omega de la politique scolaire. Mais pour ceux et celles qui refusent que les collègues soient mis-es en concureence et évalué-e-s comme des salarié-e-s du privé sur contrats d’objectifs, aucune caution ne doit être apportée à cette réforme qui est loin d’avoir permis la déconnexion entre la carrière et l’évaluation.