Parcoursup – réforme du bac
Le pouvoir adopte un mode de gouvernement assez inédit qui prend à dessein de vitesse les organisations syndicales. ParcourSup, la contre-réforme du bac et du lycée illustrent cela : le processus de sélection à l’université s’est mis en place sur le terrain avant même qu’un quelconque texte réglementaire ou législatif n’ait été adopté. Les intentions du gouvernement étaient connues, les ministres communiquent dans la presse, mais tant que rien « d’officiel » n’était écrit le Snes Fsu s’est refusé à alerter le milieu de façon conséquente parlant de « rumeur »… Cette façon de « réformer » à la hussarde imposait pourtant d’anticiper pour ne pas se faire prendre de vitesse.
La CAN de juin 2017 avait pourtant validé une note du secteur lycée qui proposait de faire campagne sur le lycée que nous voulions, le BN du 30 août devait en débattre et la CAN de septembre en adopter les axes. La CAN de septembre n’a pas concrétisé cette décision, alors qu’on connaissait l’urgence du sujet et que le gouvernement ne cachait pas son intention de mettre en place un lycée modulaire et une part importante de contrôle continu au bac. Pendant ce temps s’ouvraient les discussions dans le supérieur qui préparaient la loi ORE et en particulier la question des « attendus » sans que le Snes Fsu n’en dénonce le potentiel sélectif préférant croire que cela se limiterait à une information des lycéen-nes.
La CAN de novembre n’a pas voulu adopter le mot d’ordre de ne pas bloquer l’accès à l’université des futurs bachelier-es au prétexte que les conseil de classe du second trimestre étaient encore loin et qu’on avait le temps, alors que dans le même temps se mettaient en place les second prof principaux dont on a feint de croire qu’ils n’auraient pas d’autres fonction que ce que faisaient jusque là les PP de terminales, comme si ParcourSup n’était pas déjà sur les rails. Ce faisant le Snes n’a donné aucune consigne et a laissé les collègues s’engager dans une tâche sans en saisir les enjeux et beaucoup se sont sentis piégés au bout du compte. Cette CAN n’a pas non plus posé une perspective de mobilisation. Il a donc fallu attendre la CAN de mi-janvier pour se décider dans la douleur à appeler à une journée de grève le 6 février, mais, du coup, dans des conditions de préparation expéditives et qui ne permettait pas d’établir un arc unitaire conséquent, alors que la journée du 1er février était déjà dans le paysage. Le Snes Fsu n’a pas non plus réagit à temps sur le contenu de la fiche avenir définie par Eduscol et son pavé hautement contestable (Autonomie, méthode, investissement, engagement), laissant une fois de plus les collègues bien seul face à des questions rien moins que déontologiques.