Intervention d’Agnès Akielewiez sur la mobilisation en lycée
J’interviens sur la mobilisation en lycée et je voulais notamment parler de la mobilisation à Toulouse. Mi-octobre, on a vu plusieurs lycées commencer à réagir à la réforme Blanquer dans leurs établissements. Le S1 d’un de ces lycées a proposé une AG des lycées le 12/11 jour de la grève éducation. Une petite dizaine de lycées plus ou moins avancés dans un travail d’information et d’analyse se sont retrouvés. Ils ont voulu partager et diffuser le matériel produit (tracts, motions, courriers…) et se coordonner pour construire quelque chose de plus large et de plus visible.
Il y a eu une deuxième réunion le 28/11 avec une douzaine de lycées et le projet d’organiser un temps fort devant le rectorat le 19/12. Le mouvement lycéen a donné un coup d’accélérateur et la coordination a avancé au 5/12 sa troisième réunion initialement prévue le 12/12. Elle a appelé à une journée de grève avec manifestation le 11/12.
Dans la coordination, il y a beaucoup de militants SNES qui font le travail dans les établissements et aussi le lien entre eux. Participent aussi à la coordination le SNES 31, la CGT et SUD qui soutiennent les actions et ont notamment fait un appel à grève et manifestation le 11/12.
La journée d’hier a été une réussite : la manifestation a réuni 4000 personnes, professeurs et élèves, mais aussi la FCPE 31 qui soutenait cette journée et demande un moratoire de la réforme. Il n’y a pas eu d’incident, pas de tension. Les élèves ont été rassurés de voir les enseignants impliqués dans le mouvement. Une AG a suivi réunissant 17 lycées, 3 collèges et des lycéens de l’UNL. Tous ont exprimés leur satisfaction pour cette journée. En est sorti un appel à se joindre à la journée du 14/12 selon les modalités choisies dans les établissements et un appel à rassemblement le 19/12 après-midi.
Ce qui permet au mouvement de prendre, c’est :
- la circulation de l’information, le partage du matériel et d’idées d’actions,
- le soutien des syndicats qui peuvent diffuser largement et appuyer les actions.
Mais il y a aussi une réelle attente sur le terrain de s’inscrire dans des actions nationales et de rendre la mobilisation et les revendications plus visibles.
Il est indispensable de :
– rendre visible toutes les mobilisations dans les départements et les académies via une page dédiée sur le site national du SNES (sur laquelle seraient répertoriées les actions et serait accessible du matériel…), et faire la publicité de cette page via les réseaux sociaux notamment,
– rencontrer au niveau national les fédérations de parents d’élèves et les organisations lycéennes pour construire avec elles des actions communes
– proposer un plan d’action national avec temps forts articulés avec les actions dans les établissements
– occuper les médias pour contrecarrer la communication Blanquer lequel répète à l’envi qu’il y a consensus sur les réformes du bac et du lycée. On pourrait lancer une campagne sur le thème « Non, il n’y a pas consensus sur la réforme ! » sous la forme d’une lettre-pétition par exemple. Et tout faire pour que le débat ne se déroule pas sans nous.
Il y a un enjeu important à s’imposer dans le débat, aussi bien pour le combat contre ces réformes éducatives, que pour la crédibilité syndicale. Il n’est plus possible de voir, comme hier soir sur La Chaine Parlementaire, l’UNL défendre seul face à une journaliste du Figaro, un représentant du SNPDEN et un ex-militant de mai 68, une autre lecture du projet éducatif de Blanquer sans que ne soit entendue la parole du SNES, syndicat majoritaire chez les enseignants !