Intervention pour L’École Émancipée sur la lutte contre l’extrême droite
Des États-Unis, en passant par Israël jusqu’aux pays du vieux continent, « le fond de l’air est
brun », comme l’ont montré les récents progrès électoraux de l’extrême droite en Allemagne ou en
Italie par exemple. En France, le 22 avril 2017, l’extrême droite est arrivée pour la seconde fois au
second tour de l’élection présidentielle : elle a consolidé sa place dans le paysage politique français.
Ce serait une erreur de minorer son poids politique et idéologique.
D’autant que son ascension électorale se double du développement de groupuscules fascistes
identitaires, comme le Bastion social ou le groupe EdelweiSS à Chambéry qui s’organisent comme
le montre leur implantation endémique dans les villes du Sud-Est et leurs actions violentes
concertées contre la jeunesse mobilisée dans les lycées et les universités, entre autres à Montpellier,
Strasbourg ou Paris récemment.
Il n’y a pas de désaccord entre-nous sur l’opposition absolue à l’extrême droite, mais peut-être
davantage des nuances d’appréciation sur sa dynamique et la tactique à adopter pour la contrer.
Pour L’École Émancipée, il est urgent d’amplifier le combat contre ces idées et les politiques
qu’elles inspirent et de replacer l’antifascisme au cœur de notre combat syndical. D’autant que
l’extrême droite tente d’investir le champ de l’antiracisme comme l’ont montré les tentatives
récentes de détournement du vocabulaire : assimiler l’indispensable critique de l’État colonial
israélien à de l’antisémitisme ou la théorie souvent développée du racisme inversé, le prétendu
« racisme anti-blanc ».
Face à de telles entreprises confusionnistes, le SNES, peut participer avec d’autres à impulser la
lutte contre l’extrême droite et ses idées.
– en développant une campagne antifasciste de masse pour déconstruire les argumentaires de
l’extrême droite. Dans la construction de cette campagne, le SNES, en lien avec la FSU cherchera à
associer largement les autres organisations syndicales et les associations, y compris VISA, dont on
ne saurait se priver de l’expertise reconnue pour des raisons bureaucratiques.
– En organisant une campagne de formation nationale sur cette question, déclinée dans les
académies.
– En s’engageant au côté des victimes de discrimination et de racisme
– En développant une réflexion pratique, en lien avec la FSU, sur les mesures à prendre pour que
nous nous dotions d’un outil militant, y compris dans les académies, permettant d’assurer la sécurité
de nos manifestations publiques
Pour paraphraser Victor Serge, « s’il est minuit moins quart » dans ce XXIe siècle débutant, portons
plus haut la flamme qui repoussera les ténèbres fascistes. No Pasaran !