Depuis notre dernier congrès, la politique du gouvernement, directement inspirée par N.Sakozy a fait reculer d’une façon très importante les droits fondamentaux de chacun-e et de tous-tes. Dans un monde où l’ultra libéralisme met en concurrence les individus, ce sont les plus fragiles qui « trinquent » : les femmes, les chômeur-es et en premier lieu, les étrangers. Nous assistons au développement d’une xénophobie d’Etat avec la chasse aux Roms et leur stigmatisation systématique, mais aussi au recul des droits des étrangers pourtant en situation régulière : recul des droits d’entrée et de séjour en France, du droit au regroupement familial, du droit à acquérir la nationalité française ! Cette politique appelée de ses vœux par M. le Pen et menée par C.Guéant (bonnet blanc et …) a pour but de faire passer les étranger-es pour responsables des difficultés de la population victime de l’austérité imposée par le gouvernement lui-même. Quand on s’attaque aux droits de chacun, ce sont les droits de tous qui reculent.
Dans la conquête pour l’égalité des droits, le vote du Sénat pour le droit de vote des étranger-es non-communautaires aux élections locales constitue un appui, comme le dit le thème 3 (§5.3.2), mais cela reste insuffisant. Il est certes important que les étranger-es puissent exercer leur citoyenneté au niveau local, mais ce sont les conséquences des lois de plus en plus restrictives votées au Parlement qu’ils-elles subissent au quotidien ! On ne peut pas considérer l’égalité des droits comme une construction à plusieurs étages où les droits aux élections locales formeraient une sorte de premier examen d’entrée.
Dans une société du « vivre ensemble » que revendiquent très justement le SNES et la FSU, on ne peut admettre l’existence et le maintien d’une catégorie de citoyens de seconde zone. Le « vivre ensemble » ne peut fonctionner que s’il y a Egalité des droits, Egalité de TOUS les droits : droits économiques, droits sociaux et, bien-sûr, droits politiques ! La tendance Unité Action a jusqu’à présent lié le droit de vote aux élections nationales à l’acquisition de la nationalité française, et cela au nom de la République et de la Nation. Or, celles-ci n’ont accordé le droit de vote aux femmes (pourtant françaises) qu’un siècle après l’avoir accordé aux Français, au nom du droit du sang versé par celles qui avaient résisté à la barbarie vichyste et nazie !
Le congrès académique de Rouen s’est prononcé pour le droit de vote et l’éligibilité des étranger-es à toutes les élections, cela doit devenir le mandat national du SNES.
Alain.