La politique ultralibérale qui sévit depuis au moins 5 ans a fait des dégâts considérables : en s’attaquant à tout ce qui fondait les principes de solidarité de notre société, elle a mis à mal les acquis sociaux, amorcé la destruction de la protection sociale et des services publics. La crise actuelle n’est qu’un prétexte de plus pour ruiner encore les droits du peuple. Sous pression de l’UE et des marchés, les gouvernements des Etats membres empilent les plans d’austérité : ils s’en prennent, pour réduire la dette, aux dépenses publiques, aux contours et aux emplois des services publics.
En cette période électorale, il faut rappeler ce contexte qui ne s’évanouira pas au lendemain de l’élection, quel qu’en soit le résultat. C’est un contexte extrêmement agressif, d’une violence rare. Et le syndicalisme, au sein du mouvement social, devra faire preuve d’une combativité sans relâche pour infléchir l’orientation libérale en place. C’est là que notre congrès doit jouer sa partition.
A quelques jours des élections, le congrès du SNES doit délivrer un message fort en direction des politiques : aucune confiance a priori, aucun sujet laissé au hasard… Le SNES a la main, il est de sa responsabilité de défendre l’école que nous voulons, pour promouvoir un autre projet de société.
Aucun doute, aucun flou dans les formulations des mandats : il défend l’intérêt des collègues donc NON, il n’acceptera aucune réforme des rythmes scolaires qui aboutirait à un allongement du temps de travail ; il défend l’éducabilité des élèves donc NON, il ne permettra pas la constitution d’une énième filière de relégation au collège ; il porte l’idée d’une culture commune , il ne baissera pas la garde et luttera contre le LPC ; il se bat pour l’égalité, il dénoncera le piège de l’autonomie…
Oser dire NON aujourd’hui, c’est permettre une véritable offensive pour imposer le projet éducatif du SNES demain. Ne soyons pas naïfs : les promesses électorales sont pavées de mauvaises intentions, même celles qui semblent aller dans notre sens. Le syndicalisme de transformation sociale dont nous nous réclamons devra batailler ferme, prendre appui sur des luttes massives et résolues, seules à même de constituer le marche-pied vers des négociations basées sur un réel rapport de forces. Et ce combat commence aujourd’hui, en blindant nos textes et nos mandats. Aucune brèche ne doit être possible : ne laissons pas passer l’occasion de mettre en avant nos revendications, ne pêchons ni par frilosité ni par optimisme. La profession ne nous le pardonnerait pas.
Véronique