Ce congrès s’est tenu moins d’un an après l’arrivée au pouvoir de Macron, année pendant laquelle le mouvement syndical a été mis à rude épreuve et a subi une défaite importante sur la Loi travail.
Que ce soit sur la Fonction publique ou sur l’éducation, tous les indicateurs sont au rouge et le SNES-FSU se trouve en difficulté sur sa ligne qui consiste à valoriser le dégel du point et le PPCR comme des victoires syndicales. Pas de grain à moudre et du mal à mobiliser… les discus- sions du congrès ont témoigné de cette difficulté à penser l’avenir. Ce fut le cas en particulier du débat sur l’action, avec une direction UA écartelée entre la volonté de garder une unité large avec la CFDT et l’UNSA sur le terrain de la Fonction publique − quitte à prévoir une journée de grève bien tard au regard de la séquence sociale ouverte par les cheminot-es et les étudiant-es − tout en constatant que sur le terrain de l’éducation, l’inaction était impensable et qu’il fallait donc, sans attendre, lancer des journées de grève pendant la période des vacances scolaires, et ce, dans des conditions unitaires plus que restreintes.
Les dossiers les plus emblématiques du moment ont également révélé les difficultés d’une direction syndicale qui sous-estime la gravité des attaques contre l’école (thème 1) et contre les personnels (thème 2), pour ne pas désespérer Billancourt à la veille des élections professionnelles, mais aussi par manque d’approche politique de toutes ces questions. Comme si les réformes en cours ne s’inscrivaient pas dans une orientation politique cohérente de casse de l’État social sous toutes ses formes. Ce n’est pas un hasard si ce congrès a vu sur ces deux thèmes des amendements adoptés par la salle contre l’avis des rapporteur-es UA. Fait rare au SNES-FSU. Cela montre aussi une certaine vitalité du débat démocratique et le fait que les jeux sont plus ouverts que jamais. L’École Émancipée a pris toute sa place dans ces débats montrant la justesse de notre lutte pour faire du SNES-FSU un syndicat réellement pluraliste.
Enfin, l’adoption de l’amendement statutaire, qui impose une représentation femmes/hommes au moins paritaire dans les instances du syndicat, est un vrai motif de satisfaction pour l’ÉÉ qui s’est longtemps battue pour cela. Adoption qui n’est pas allée de soi car, malgré le fait que cet amendement soit présenté par le secrétariat natio- nal et les élu-es UA et ÉÉ à la CA nationale, certaines sec- tions académiques se sont, jusqu’au bout, farouchement battues contre. En filigrane, persiste pour celles-ci l’idée que l’oppression spécifique des femmes n’aurait aucune incidence sur leur militantisme au SNES-FSU, quand elles ne vont pas jusqu’à la nier. Là comme ailleurs, la lutte pour les droits des femmes doit continuer.