Ces élections se situent dans un contexte de recul des organisations syndicales de transformation sociale (CGT-Solidaires-FSU) dans divers secteurs (EDF, France Télécom/Orange ou la RATP) et de renforcement de la CFDT et de l’UNSA.
Au niveau de l’ensemble de la fonction publique, si « l’ordre » dans la représentativité reste le même (CGT, CFDT, FO, UNSA, FSU, Solidaires), la CGT baisse notablement au profit de l’UNSA pour l’essentiel. Par ailleurs, malgré une légère hausse de 0.2%, avec 3.3% la FSU ne sera pas représentative à la fonction publique territoriale.
Enfin, à la FP de l’Etat, la FSU reste la deuxième organisation représentative. FO totalise 17% (+0.4), la FSU 15.6% (-0.3), l’UNSA 14.8% (+0.8), la CFDT 14% (-0.6), la CGT 13.4% (-2.4), Solidaires 9% et la CGC 5.4%.
A l’éducation, la participation, en hausse de 3 points, est loin de revenir au niveau de 2008. La complexité du vote électronique avec l’obligation d’utiliser une boîte de messagerie professionnelle, inutilisée jusque là, a rebuté plus d’un collègue. Cependant les modalités de vote n’expliquent pas tout. Résignation sociale, fatalisme politique, repli individuel, éloignement et désintérêt de la question syndicale (et donc des enjeux d’un tel scrutin)… sont autant de réalités actuelles qui mettent à mal le projet collectif et l’expression des revendications de l’ensemble des personnels.
La FSU, SNES et SNUipp particulièrement, sont sanctionnés. D’évidence, leur situation d’organisations majoritaires, peu critiques sur la politique éducative d’un gouvernement rejeté largement par les personnels, et surtout incapables d’empêcher la dégradation de leurs conditions de travail a pesé. Le manque de clarté de la ligne défendue, par exemple, sur deux questions qui ont marqué la période – les rythmes dans le 1er degré et le décret de 50 dans le 2nd -, comme l’absence de toute mobilisation forte initiée par la fédération dans l’éducation depuis l’élection de Hollande en sont une illustration.
FO est le gagnant de ces élections alors que l’UNSA qui soutient la politique gouvernementale se maintient.
Si l’identification des ressorts du vote FO est complexe, il est clair que, pour une partie de la profession, cette organisation a su se montrer, au travers son positionnement d’opposition à tout et son volontarisme militant, comme défendant les conditions de travail. D’autre part, tant son conservatisme pédagogique que son apparente radicalité, mais aussi sa conception très «service individuel » – limite démagogique -, du travail paritaire et syndical quotidien, ont pu attirer des collègues divers dans un contexte de repli sur soi et de refus global des réformes qui se font sur le dos des personnels. Par ailleurs, le soutien assumé aux réformes et le savoir-faire corpo et catégoriel du SE-UNSA, qui « négocie utilement » dans les « contraintes » budgétaires, lui permet de se maintenir à 25% des voix dans le 1er degré.
Mais cela n’explique pas tout.
Concernant le SNUipp-FSU, la forte implication des sections départementales dans la campagne a permis de limiter les dégâts. Pour autant, le syndicat paie une perte de contact avec le milieu dans un contexte de crise du militantisme et de resserrement de l’activité syndicale trop souvent happée par l’institutionnel. Depuis des années, on assiste, du national au local, à une perte de lien avec les personnels, à une perte de collectif dans le fonctionnement et, peut-être aussi, de savoir-faire syndical dans un certain nombre de sections, toutes choses auxquelles il va falloir, de toute urgence, répondre.
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