Les statistiques officielles sont claires : plus la CSP des parents est défavorisée, plus la probabilité de l’élève d’être dans la voie technologique ou professionnelle est élevée.
On peut résumer ceci dans le tableau suivant, donné en pourcentages (source : MEN – les élèves du second degré)
CSP favorisée CSP défavorisée
2° cycle général et technologique 46 27,7
2° cycle Professionnel 27,7 57,7
1° et terminales générales 44 21,8
1° et terminales technologiques 33 38
(lire : les élèves de CSP défavorisée représentent 27,7% des élèves du 2° cycle général et technologique)
La corrélation entre le parcours scolaire et l’origine sociale est donc forte :
Du point de vue des résultats scolaires, on peut constater que les élèves qui « réussissent » dans la filière générale y restent, et qu’au fur et à mesure de la scolarité, l’institution « évacue » les autres, dans un premier temps vers la voie professionnelle, puis après la seconde vers la voie technologique. Dans la majorité des cas, c’est une orientation par l’échec.
C’est pourquoi nous croyons nécessaire de défendre l’idée que tous les élèves doivent avoir un enseignement général, technique et professionnel, chacun de ces enseignements nourrissant les autres pour forger ainsi une véritable culture commune (qui n’a rien à voir avec le socle commun de la loi Fillon). Cela nécessite un travail en profondeur sur une pédagogie mettant en œuvre tous ces aspects du savoir. Citons à titre d’exemple les matières scientifiques (y compris les mathématiques), qui faute de moyens, ne sont pas enseignées comme des matières expérimentales (c’est-à-dire où l’élève manipule, tire des conclusions, les vérifie), mais comme une succession de résultats non discutables. Les pédagogies type Freinet (d’ailleurs maintenant ignorées dans les IUFM) ont pourtant montré leur pertinence à ce sujet.
Le lycée polyvalent serait le lieu où tous les élèves, quelle que soit leur origine sociale, accéderaient ensemble, non plus dans un esprit de concurrence mais de coopération, à des savoirs exigeants. Il n’est pas question pour nous que tous les élèves reçoivent exactement les mêmes enseignements jusqu’au baccalauréat. Un système d’options devrait permettre à chaque élève de suivre les 3 types d’enseignement.
Les syndicalistes de transformation sociale que nous sommes ne peuvent accepter la situation actuelle où l’école trie les élèves, pour les conformer à un rôle social déterminé d’avance.
Les élu-e-s Ecole émancipée au Bureau nationa