Un gouvernement méprisant qui s’attaque aux plus démunis.
Claire O’Petit, députée de la 5e circonscription de l’Eure est sans doute celle qui exprime le plus brillamment la « pensée
4 complexe » de LREM et de Macron. C’est elle qui avait déclaré au moment de l’annonce de la baisse des APL :
« Si […] vous commencez à pleurer parce qu’on vous enlève cinq euros, qu’est-ce que vous allez faire de votre vie ».
C’est tout le mépris de la domination qui s’exprime ici, celle d’un gouvernement au service des riches. Ce mépris ne date pas d’hier car elle déclarait bien avant d’être élue au sujet des enseignant·e·s :
« L’école publique est d’un laxisme incroyable, (…) Vous, les enseignants (…) Vous arrivez en classe avec des jeans dégueulasses, avec des cheveux qui sont pas possibles. Comment voulez-vous que les enfants vous respectent ? ».
Ainsi la colère de la rue doit s’exprimer avec la même intensité que le mépris que nous subissons. Les mobilisations syndicales des 12 et 21 septembre dernier contre les ordonnances travail sont à poursuivre et à amplifier. Nous
Banderole de la CGT Paris Source : phototheque.org mesurons à l’aune des annonces (gel du point d’indice, hausse de la CSG, rétablissement de la journée de carence…) la violence et la rapidité avec laquelle ce gouvernement souhaite avancer. Le SNES et la FSU doivent engager la Fonction Publique dans une riposte à hauteur de l’attaque. Le 10 octobre s’annonce comme une journée importante dont les personnels vont se saisir pour faire valoir leurs revendications. Ne nous cachons pas qu’elle ne suffira pas, seule, à faire plier ce gouvernement. L’heure n’est plus aux atermoiements : les organisations syndicales ont la responsabilité de convaincre les collègues de la nécessité d’une vaste mobilisation du public et du privé. Construire ce « tou·te·s ensemble » suppose de faire converger les mobilisations sectorielles sur un calendrier resserré. Seule une grève générale capable de bloquer l’économie nous permettra de gagner. Sur les mobilisations comme sur la situation dans l’Education, le SNES est à la croisée des chemins. Capable de mobiliser ses forces contre « collège 2016 », il a en revanche trop accompagné la majorité précédente dans la mise en œuvre de sa politique : dans la mise en place de la nouvelle carrière dite « PPCR », dans la refonte de la carte de l’éducation prioritaire ou des nouvelles modalités d’évaluation des personnels. Notre syndicat mesure aujourd’hui l’erreur d’appréciation qu’il avait faite sur ce dernier dossier et prend conscience de la dangerosité potentielle dont l’ÉÉ l’avait pourtant averti l’an dernier.
Ce jeu est dangereux et est en passe d’être reproduit actuellement. En refusant de quitter les groupes de travail sur l’orientation post-bac, le SNES risque fort d’être instrumentalisé par le ministère dans son apparente volonté de concertation, pour mettre en place une sélection à l’entrée du sup’.
Sur ces points comme bien d’autres, le congrès à venir sera riche d’enjeux. Les élections professionnelles qui le suivront dans l’année 2018 seront capitales pour l’avenir de la FSU et du SNES, et exigeront plus que jamais un positionnement sans concession dans le camp du syndicalisme de lutte.
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