Denis Thomas, sur le plan « Action publique 2022 »

L’exécutif engage action publique 2022 dans un contexte qu’il nous faut prendre en compte pour construire la riposte.

Face aux dénigrements des services publics, on peut s’appuyer sur des études et enquêtes qui vont en faveur de notre modèle social :

  • un rapport mondial sur les inégalités montre le rôle des services publics dans la redistribution des richesses,
  • le baromètre Delouvrier rappelle la confiance renouvelée des français dans leurs services publics,
  • l’étude de France stratégie illustre le fait que la France n’est pas suradministrée et montre l’efficacité réelle de nos services publics.

Les objectifs d’austérité de ce gouvernement avec la réduction de l’emploi public de 120 000 postes, la baisse de 3 points de PIB de la dépense publique à l’horizon 2022 ne pourront pas se faire à travers une simple modernisation des administrations publiques et ne se feront donc qu’au prix d’une détérioration ou d’une privatisation des services publics.

C’est justement le mauvais chemin suivi par le Royaume-Uni au cours des trente dernières années, et le prix à payer a été lourd avec les inégalités territoriales qui ont explosées et surtout, une profonde dégradation des services publics délégués au privé et soumis à la règle du profit. On a appris récemment la faillite de Carillion, grande entreprise britannique de BTP, qui gère également des activités de services publics relevant de la responsabilité de l’État telles que la fourniture de repas dans les écoles; l’entretien et la restauration collective dans les hôpitaux. En raison de cette défaillance, le gouvernement britannique a annoncé qu’il va injecter l’argent nécessaire au paiement des pensions et au maintien des contrats de service public et envisage même le retour de missions dans le secteur public.

Les syndicats britanniques sont montés au créneau, pour dénoncer les risques inhérents à la privatisation de pans entiers du secteur public. La secrétaire nationale de GMB, a enfoncé le clou :

Elle dit : « Le fait qu’un prestataire de service aussi important que Carillion soit désormais en liquidation montre l’échec complet d’un système qui place nos services publics dans les griffes d’opérateurs douteux et uniquement intéressés par le profit. »

C’est bien la voie suivie par action publique 22 avec un comité CAP 22, dominée par des représentants du privé en position de dicter à l’État ce qu’il doit faire. Ce comité n’est là que pour recycler et légitimer, à la lumière de son « expertise », des mesures déjà écrites par l’institut Montaigne ou la commission Attali d’inspirations libérales. Les ateliers RH qui se tiennent actuellement dans les territoires illustrent la méthode d’évitement et de fait accompli suivie par l’exécutif (voir les témoignages des camarades de l’Occitanie, des Hauts de France…)

On peut le mesurer, la marche est haute face à cet enjeu de société. Il faut contribuer à réunir les forces de progrès et de transformation sociale et l’opinion publique autour de l’avenir de notre modèle social, non seulement pour le défendre mais aussi pour l’améliorer.

C’est donc cet attachement renouvelé des Français à leurs services publics qui doit servir de base à une importante campagne d’opinion qui pointe auprès des citoyen-nes et usager-ères les conséquences de la dénaturation et la dislocation programmée de pans entiers de politiques publiques et de services publics. La Convergence nationale des services publics, qui regroupe des organisations syndicales, politiques, associatives et des collectifs locaux est un des cadres d’actions qui peut contribuer à mener cette campagne. La FSU a contribué à la mise en place d’initiatives de la Convergence sous la forme :

  • d’un questionnaire alternatif à la consultation numérique du gouvernement, en ligne sur le site de la Convergence (https://www.convergence-sp.fr/cap-22-questionnaire/)
  • d’un colloque national le samedi 24 mars 2018 afin de rendre publics les résultats de la consultation dans la période de la restitution gouvernementale.

Il est crucial que notre fédération, dans toutes ses composantes, s’empare de ce questionnaire, qu’il soit relayé par les SN et les SD, qu’il serve à mener la campagne d’opinion pour défendre et améliorer ce qui est au cœur de notre organisation sociale : les services publics.