Par Julie Bernat
Le 17 janvier, à l’avant-veille de la mobilisation contre la réforme des retraites Julien Odoul, porte-parole du RN tenait ces propos sur France info : « Cette réforme est antisociale et injuste » (…) « On a des centaines de milliers d’électeurs qui manifesteront parmi les ouvriers, parmi les salariés, parmi les catégories populaires qui ne supportent pas le mépris social et le cauchemar social de cette réforme des retraites. » Malheureusement, ce n’est pas un scoop, l’extrême-droite, surfe sur les colères anti Macron, cherche à dédiaboliser son discours en mettant en avant la détérioration des conditions de vie de la population et de travail des salarié.es . Comble de l’imposture, elle prétend s’opposer aux reculs sociaux, et à la contre-réforme des retraites !
Mais derrière la posture, les propositions d’inspiration libérale du RN demeurent, avec les baisses de cotisations en lieu et place d’augmentation des salaires. Les votes à l’assemblée nationale des députés RN ont, à de nombreuses reprises, démontré qu’ils n’étaient en aucun cas les défenseurs d’un partage des richesses. Pour autant, nous avons tout intérêt à continuer le travail de déconstruction de leur imposture.
Car avec la tripolarisation de la scène politique, l’extrême droite se prétend comme la première opposition politique à E. Macron.
Nous avons donc une responsabilité à populariser notre contre-projet qui repose sur des principes d’égalité et de solidarité entre femmes et hommes, entre travailleuses·eurs français·es et immigré·es. Principes qui sont l’antithèse du projet politique du RN.
Nous avons également tout intérêt à co-construire des initiatives unitaires de l’ensemble de la gauche sociale et politique, car chacun l’aura compris, avec le choix fait par Macron de passer en force sur ce sujet, ce qui se joue dans les prochaines semaines va au-delà du seul enjeu des retraites. C’est pourquoi nous devons, en étant très ferme sur notre indépendance syndicale, accueillir positivement toutes initiatives politiques qui permettraient de renforcer une perspective unitaire de la gauche. Il ne s’agit pas, pour nous, de dicter aux organisations politiques ce qu’elles doivent faire, mais d’affirmer qu’une gauche politique unie, à l’occasion d’une tournée, de meeting ou en soutien à nos manifestations, et alors que la crise politique va s’approfondir, sera un appui pour le mouvement.