Julie Schmitt (secrétaire nationale, Nancy-Metz)
Une centaine de mort-es, des centaines de migrant.es porté.es disparu.es. Encore un drame aux portes de l’Europe. Combien de temps encore l’UE et ses dirigeant.es vont-ils normaliser l’horreur, légitimer l’inhumanité ?
Et pendant ce temps-là, Darmanin entend « décaser » Mayotte, comprendre : pourchasser, arrêter les migrant.es assimilé·es à des criminel·les, détruire leurs maisons, déscolariser leurs enfants. Un avant-goût de la future loi immigration que prépare le gouvernement, qui doit encore durcir les conditions d’accueil des étranger.ères.
Confortés par ces discours et cette politique xénophobe, le RN et Marine Le Pen ne cessent de se renforcer. Le SNES-FSU a la responsabilité de lutter contre le projet anti démocratique et anti social porté par le RN. Pour cela il faut participer aux mobilisations contre l’extrême droite et renforcer les cadres intersyndicaux existants, notamment VISA.
Dans le domaine social, la mobilisation contre la réforme des retraites a été exceptionnelle par sa durée, son unité, sa force de mobilisation. Le mouvement a pu durer grâce à l’unité syndicale. Il a permis la conscientisation de milliers de travailleur.ses et il a redonné espoir, espoir en la victoire.
Cependant, il faut noter une forme de paradoxe : d’un côté, la dynamique puissante d’opposition à la réforme dans la rue et dans l’opinion publique et de l’autre, des grèves minoritaires qui ne se sont pas étendues au-delà de quelques secteurs stratégiques. Les rapports compliqués avec la gauche politique doivent également être analysés.
La force et la durée de ce mouvement nous oblige en tant qu’organisation syndicale à :
- continuer de porter des revendications pour un monde du travail plus égalitaire
- continuer à œuvrer à l’unité syndicale, mais aussi à construire des ponts avec les forces politiques de gauche, permettant la mise en place d’un rapport de force
- continuer à défendre une société égalitaire et démocratique, permettant l’émancipation de toutes et tous, seul barrage efficace contre l’extrême droite.
Cela doit nous encourager à porter d’autres combats, comme sur les salaires ou l’assurance-chômage, afin d’éviter un « vote de colère » dans quatre ans.
C’est d’autant plus crucial que le mouvement social est victime d’une répression sans faille. Lors des manifestations du 6 juin, plusieurs cortèges syndicaux ont été l’objet de charges policières. Ce week-end, la manifestation contre le projet de ligne ferroviaire Lyon et Turin a été interdite.
Le gouvernement se dote de nouveaux outils pour surveiller la population et les militant.es. Comme la possibilité de permettre à la police et aux services de renseignements de transformer, tous les smartphones en potentiels outils d’écoute.
Encore une fois le gouvernement fait l’unanimité des organisations syndicales contre sa politique avec le PACTE.
Les collègues ne st pas dupes mais pour autant, parviendrons-nous au refus majoritaire ? Nous devons nous en donner les moyens.
Notre rôle est d’arriver à construire des actions collectives de refus, tout en créant de l’unité : réunion dans les bassins avec le 1er degré, les collègues de LP, journées d’action et de grève en lien avec la revalorisation… Ce travail doit se faire à l’échelle fédérale et intersyndicale.
Au collège, les collègues sont au bord de l’implosion avec la suppression de la technologie en 6è, la mise en place d’une découverte hebdomadaire du monde professionnel au cycle 4, des certifications, des classes surchargées, de plus en plus de pression des hiérarchies.
Au lycée, le chaos est toujours de mise : contrôle continu, absence de cadrage national qui entraîne une désorganisation des lycées. Tous ces éléments montrent bien que notre mandat d’un bac national avec des épreuves terminales est plus que jamais d’actualité et valable et il faut le faire vivre.
Le SNU se met en place et au collège les classes de défense et de sécurité globales se multiplient. La généralisation du SNU doit être fermement combattue.
Les défis qui nous attendent st nombreux. Dès maintenant, il nous faut mener campagne pour défendre notre statut et l’école émancipatrice que nous portons. A la rentrée, il nous faudra, dans un cadre intersyndical, mener bataille contre les projets de Macron et de son gouvernement, en mobilisant ,dans l’action et dans la grève, nos collègues, les syndicats lycéen·nes, les associations de parents d’élèves et tou·tes celles et ceux qui veulent sauver l’école publique et se soucient de l’avenir de la jeunesse.