Julie Schmitt (Secrétaire Nationale, Nancy-Metz)
Le résultat des élections législatives donne une composition inédite à l’Assemblée nationale.
Les 142 député·es de la Nupes et le fait que Macron n’ait pas de majorité absolue montrent la défiance de millions de Français·es envers la politique ultra libérale de ce dernier.
Mais la présence de 89 député·es du Rassemblement national est plus qu’inquiétante. Et cette extrême droite sexiste, raciste, anti démocratique, anti sociale, continue de progresser en voix et elle continuera de s’implanter localement grâce à la manne financière apportée par ses député·es.
Le mépris de classe dont fait preuve Macron, les politiques néolibérales menées depuis des années, aggravant les inégalités, divisant la société, ont favorisé cette progression continue du RN.
Le péril est devant nous. Le SNES-FSU a la responsabilité de lutter pas à pas, au quotidien contre les discours et la vision anti démocratique et anti sociale de la société portée par le RN. Pour cela il faut concrètement nous impliquer, participer aux mobilisations contre l’extrême droite et renforcer les cadres intersyndicaux existants, notamment VISA.
Le résultat des législatives nous ferait presque oublier le chaos en lycée : contrôle continu, absence de cadrage national qui entraine une désorganisation des lycées, correction sur Santorin, bidouillage de masse sur les notes dans le dos des collègues, le nombre de copies rémunérées divisé par 2 pour les collègues qui ont fait une double correction, perte de sens du métier. Tous ces éléments montrent bien que notre mandat d’un bac national avec des épreuves terminales est plus que jamais d’actualité et valable.
Le collège aussi est au bord de l’implosion avec des classes surchargées, avec la pluie d’injonctions à l’individualisation porteuse d’inégalités, avec de plus en plus de pression des hiérarchies, notamment avec l’évaluation des établissements. Tout cela entraînant une dépossession du métier pour les collègues.
Le départ de Blanquer, sa déroute aux élections législatives ont pu apporter quelques satisfactions. Avec le nouveau ministre Pap Ndiaye Il y a un changement de ton. Mais cela ne doit pas nous faire oublier qu’il est ministre de Macron. Ses déclarations à l’issue du conseil des ministres du 14 juin disant qu’il faut « repenser les dynamiques et évolutions de carrières » annonce une revalorisation au mérite. Pour faire face à la crise du recrutement, il promet une hausse du salaire des contractuel·les à la rentrée prochaine : tant mieux pour elles et eux, mais cela ne suffira pas à résoudre la crise du recrutement qui est profonde et d’ampleur. Pap Ndiaye s’apprête à faire sa première rentrée en tant que ministre, en s’inscrivant dans la droite ligne de Macron.
Il nous faut mener campagne pour défendre notre statut et l’école émancipatrice que nous portons.
Il faut dénoncer cette rentrée qui s’annonce catastrophique tant en termes de moyens financiers et humains qu’en déficit de formation, et continuer de dénoncer la politique de casse de l’école publique à tous les échelons.
Même si avec l’Assemblée nouvellement élue, les choses peuvent s’avérer plus compliquées que prévues pour Macron, qui devra donc chercher des alliances avec d’autres forces politiques, le danger est grand que sur le terrain des retraites et de l’école en particulier, les choses aillent vite justement parce que, les projets des uns et des autres sont “raccord”.
Et même si le mouvement social a désormais plus de relais à l’assemblée, les choses sont loin d’être gagnées, les député·es de la NUPES auront besoin de relais dans la rue.
Il faut donc dès maintenant construire une riposte interprofessionnelle et intersyndicale rassemblant l’ensemble de la Fonction Publique et les salarié·es du privé.
Il faut s’organiser rapidement pour être en ordre de bataille dès la rentrée pour défendre les services publics et nos retraites.
Pour finir un point sur la situation internationale qui est elle aussi alarmante : guerre en Ukraine et ailleurs dans le monde, attaque contre les droits des femmes et des LGBT+, situation indigne pour les migrant.es, urgence climatique. Ces situations nous obligent à communiquer, à participer à toutes les mobilisations pour le progrès social, la défense des droits humains et la lutte contre le changement climatique.
Et il ne faudra pas oublier ces éléments dans le texte action.