Si on doit faire un rapide panorama sur le choc des savoirs, nous avons, malheureusement, un nombre de collège où les forces syndicales sont peu présentes et où l’application de la réforme se fait de manière rigoriste. Là où il y a de la résistance, et c’est le cas dans une portion importante des établissements, les groupes hétérogènes sont acquis dans la majorité des cas. Nous avons gagné la victoire idéologie contre le principe des groupes de niveaux (bravo). Maintenant, nous avons ces victoires contre les groupes de niveaux homogènes qui vide la mesure phrase de la réforme de son sens et met en évidence que le rapport de force reste un levier majeur. Et enfin, et je sais que certaines et certains dans la salle en sont, il y a les établissements de pugnaces, de stakhanovistes, disons le, de jusqu’aux-boutistes pathologiques qui ne sont pas sans rappeler l’abnégation de la délégation de Créteil à maintenir au congrès tous leurs amendements, enfin bref, les meilleur.e.s qui sont dans un formidable combat pour faire tomber le saint Graal : la barrette !
N’en doutons pas, si les grands pontes de l’EN ne lâchent pas là dessus, c’est avant tout car cela résout, pour le Français et les Mathématiques les problématiques de remplacement en re-dispatchant les élèves sur les groupes restants en cas d’absence.
Le zèle effréné de la majorité des directions à ne pas respecter l’instance démocratique qu’est le C.A. afin d’imposer ce qui relève davantage de consignes que de textes de droits fait particulièrement peur ! Il démontre que la majorité des perdirs ont davantage en vue l’opinion de la DSDEN que la réussite des élèves. C’est préoccupant.
Nous nous félicitons donc de la troisième monture de l’article « Agir en C.A. » publié en début de semaine mais déplorons tout de même les atermoiements stratégiques du début du mois de Juin. Bien évidement, il y a plein de limites, notamment aux TRMD amendés par les représentant.e.s des personnels d’enseignements et d’éducation. Mais nous nous devons de soutenir explicitement les camarades dans l’ensemble des stratégies de lutte.
Nous souhaitons également attirer l’attention sur les refus de C.A. extraordinaires. Ils ne semblent pas évoqués dans la partie collège comme un sujet pour lequel le SNES-FSU soutiendra les recours. Nous le regrettons. Depuis la réforme de 2020, ces C.A. extraordinaires sont le dernier moyen pour les représentant.e.s d’imposer un ODJ. Cette bataille dépasse allègrement le choc des savoirs, si on lâche là dessus, on laisse le C.A. devenir une chambre d’enregistrement dans laquelle nous n’avons plus qu’un rôle passif. Ce n’est pas acceptable et c’est particulièrement préoccupant notamment dans un après 7 juillet.
Enfin, nous ne pouvons pas nous limiter, quand il s’agit du tri des élèves, à une lutte qui reste «dans le cadre strictement réglementaire ». Si c’est le cas, tant mieux, mais cela ne peut être notre limite. Nous nous battons pour nos droits mais aussi pour en acquérir de nouveaux. Nous luttons bien au-delà du cadre réglementaire quand ce qu’on nous propose est inique. Ne nous fixons pas de si petites limites, la lutte exemplaire menée dans des collèges aux 4 coins du pays malgré un niveau de conflictualité et de pressions sur les élu.e.s énorme, est remarquable. Elle se fait grâce au travail du SNES-FSU, et donc nous oblige.