Antoine Vigot (CAN, Rouen)
Le mouvement social en cours marque un tournant dans l’histoire sociale de ces dernières années. Il faut se souvenir d’où nous sommes partis en Janvier quand il s’est agi de mobiliser contre le projet de réforme des retraites à 64 ans. Face à un gouvernement qui annonçait son projet très tard, jouait la carte d’un pseudo dialogue, et voulait apparaître comme un acteur responsable et de compromis, nous avons su construire une mobilisation inédite. La mobilisation a été une réussite avec des seuils historiques atteints notamment le 7 mars.La profession ne cesse de répondre présente aux appels de l’intersyndicale et tout indique que la manifestation de jeudi 23 mars sera très importante. Aussi, à l’inverse de la tonalité de certaines interventions ce matin, nous ne pouvons pas nous permettre de présupposer que la profession va s’arrêter après tous ces jours de grève. Il nous revient , comme organisation syndicale, dans notre champ de syndicalisation, de donner confiance et de tracer des perspectives. Le RIP peut effectivement être une issue, tout comme la censure du conseil constitutionnel mais en tant qu’organisation syndicale, on a peu de prise sur ces processus. Avant cela, notre objectif c’est que Macron ne promulgue pas la loi. Pour cela il faut élever le rapport de force et parvenir à étendre la grève. On doit porter un message de combativité dès Vendredi matin, dans les assemblées générales auprès de nos collègues. Certes il y a des difficultés mais on doit chercher et trouver les moyens d’impliquer les collègues davantage en insistant sur la crise démocratique.
Un autre enjeu du mouvement est la mobilisation de la jeunesse, qui semble s’accélérer.Nous pouvons faire des liens quant au projet de société que dessine Macron, notamment en nous saisissant du SNU. Ce service national universel va priver les élèves de semaines de cours pour envoyer les élèves sous les drapeaux. Nous pouvons participer à la construction de la mobilisation sur ce sujet.
La mobilisation ne va pas s’arrêter là, nous devons réfléchir à comment nous y inscrire et durer. Jeudi ne doit pas être baroud d’honneur, mais le début d’une nouvelle phase de confrontation avec un pouvoir sourd. Il faut nous donner les moyens, par la grève, dès la semaine prochaine, d’une élévation du rapport de force pour gagner le retrait de la loi.